Sheryl Smith
And the winner is…
Sheryl Smith ne travaille que pour jouer la comédie et elle le fait très bien aux côtés de son partenaire à la ville comme à la scène, l’inimitable Vincent Duvergé. Nous l’avons invité à répondre à notre questionnaire.
Texte : Axelle GAILLARD | Photos : Eric DEDANS
Sheryl Smith, 26 ans, évolue dans la programmation chez Pop TV et conceptualise des émissions. Actrice dans l’âme, elle ne travaille que pour jouer la comédie et le fait même très bien. Nous la voyons souvent dans des vidéos en ligne, toujours drôles, avec son partenaire à la ville comme à la scène, l’inimitable Vincent Duvergé.
Sheryl a fait ses débuts sur les planches à l’âge de 13 ans avec la troupe de Raj Gokhool, “La Comédie Mauricienne” , puis avec “Novart” et aussi “Komiko”. Drôle ? Pas toujours, en fait ! En 2019, elle a interprété Rosine dans “Le Barbier de Séville”, le chef-d’œuvre de Beaumarchais. D’un personnage candide et crédule à la base, la jeune femme a fait naître, au fil des scènes, un personnage fort, s’affirmant et s’émancipant du contrôle masculin dans lequel elle avait été contrainte d’évoluer jusqu’alors. C’est cela une véritable actrice ; capable de camper des rôles loin de sa zone de confort.
Sheryl Smith est une artiste dans le sens large du terme, se lançant des défis au quotidien pour montrer aux Mauriciens que notre pays regorge de talents. Elle utilise les réseaux sociaux pour passer les messages qui lui tiennent à cœur et crie haut et fort que quel que soit le rêve que nous avons, il faut se battre de toutes ses forces pour y parvenir, peu importe les obstacles et même si tout n’est pas aussi simple et limpide qu’on le souhaiterait. Ne faut-il pas toujours aller au bout de ses rêves ? La jeune femme en est convaincue ! “N’aie pas peur de tomber ! A chaque échec, ne sois pas déçu ! Au contraire, c’est le signe que tu te rapproches du but contrairement à ce qu’on te dit…” Avec humour et sensibilité, Sheryl ouvre une fenêtre sur son vécu et son ressenti à travers notre boîte à questions.
La première chose à laquelle vous pensez au réveil ? Je me demande toujours si j’aurais le temps de méditer ce matin… C’est important pour moi de me poser, de prendre mon café tranquillement. Je suis très control freak. Avant d’entamer ma journée, j’ai besoin de ce battement…
Votre état d’esprit du moment ? Je suis en phase de remise en forme après avoir fait face à des soucis liés à l’endométriose dont je souffre. En fait, je me relève en ce moment de cette prise de conscience que cette maladie a comme impact dans ma vie, sur mon humeur etc… Je me concentre sur moi-même dans un tunnel de positivité.
Avec qui aimeriez-vous avoir une conversation sérieuse un de ces jours ? Ayo, il y a trop de gens ! Bon… Deepak Chopra, dont j’aime beaucoup les livres qui font réfléchir sur les questions existentielles. Hmmm… Steven Spielberg aussi ! Mais je choisis Léna Situations, une vidéaste web, blogueuse et influenceuse française. Pour son esprit et sa façon de n’en faire qu’à sa tête !
Et vous lui diriez quoi ? Prenons une carte du monde et partons à l’aventure !
Cinq mots qui résument votre vie ? Découverte, apprentissage, positivité, authenticité et spontanéité.
La chose que vous ne rateriez pour rien au monde ? La sortie de “Spider-Man : No Way Home” le 17 décembre. J’ai trop hâte !
Si vous aviez la possibilité de choisir un autre métier ? Décoratrice d’intérieur. Tu connais “Chasseurs d’appart” ? Je veux faire ça !
Votre devise dans la vie ? Être moi-même en toute circonstance et continuer à traiter tout le monde de la même façon.
Votre citation préférée ? “Get out there. Be uncomfortable. Make mistakes. Get embarrassed. We’ll all be dead soon, it’s not a big deal.” C’est de Humble The Poet.
Votre mot préféré ? Positivité.
Et le mot que vous n’aimez pas ? Non. Parce que j’aime qu’on me dise oui ! Ayo, je me sens bien prétentieuse tout à coup (Rires).
Votre grande qualité ? Bien difficile comme question… Bon… Je dirai mon empathie et mon sens de l’organisation.
Un défaut qui vous joue des tours ? Je suis perfectionniste. Même si cette réponse fait cliché !
Votre grande crainte ? Qu’on ne m’aime pas comme je suis, parce que cela me rendrait triste de devoir changer. J’ai déjà perdu des personnes que je côtoyais et je réalise que seuls les vrais restent.
La chose dont vous êtes le moins fier ? Je ne me souviens pas de toutes les gaffes que j’ai pu faire ou dire, de toutes ces paroles qui dépassent la pensée et qui sortent toutes seules… Je dirais aussi que je ne suis pas fière du fait que je ne me valorise pas assez, que je doute tout le temps. C’est parfois difficile à gérer…
Une réussite, une seule… ? Comme j’ai souvent tendance à me dénigrer, je fais un travail sur moi-même pour apprendre à lâcher prise et à prendre conscience que, finalement, je suis une chouette personne.
Ce que vous détestez par-dessus tout ? Le mensonge. Sous toutes ses formes. Je préfère une vérité difficile à accepter plutôt qu’un passage de beurre ridicule et qui fait mal.
L’activité dont vous ne vous lassez jamais ? Acting ! Présenter une émission, écrire, apprendre et dire des textes.
La dernière fois que vous avez pleuré ? Il y a cinq minutes ! Quand cette dame est venue me parler, alors que je disais justement que je me dénigrais souvent… Merci à elle ! Cela fait chaud au cœur. (NDLR : Nous étions installées au food court de Bagatelle quand une femme et son fils sont venus demander un selfie à Sheryl. Etonnée et touchée, elle a joué le jeu en toute décontraction).
Le remord qui vous poursuit ? Cela me ronge parfois de n’avoir pas poursuivi mon rêve de devenir actrice principale, de jouer des grands rôles. Je suis très heureuse dans ma vie, mais c’est juste que je n’en ai pas eu l’occasion.
La couleur qui vous parle ? Le bleu turquoise.
Le bruit qui vous apaise ? Le cri des hirondelles le matin au réveil. Je suis alors en dehors du temps, c’est comme un air de vacances.
A quoi êtes-vous accro ? Au travail, L’ennui m’est inconfortable.
Si ce n’était pas Maurice, où aimeriez-vous vivre ? A New-York. (NDLR : Elle reprend la magnifique chanson éponyme d’Alicia Keys). Comme je dis toujours : “Trust the timeline”.
Cinq personnalités qui vous inspirent ? 1) L’actrice Zendaya. J’ai grandi avec elle et l’univers Marvel ; 2) Shonda Rhimes, la réalisatrice de la série “Grey’s Anatomy”. Elle écrit avec sensibilité et créativité. J’adore. De plus, elle casse les tabous. En marge du mouvement “Black Lives Matter”, elle met les femmes noires en avant ; 3) Ornella Laflèche, Miss Universe Mauritius 2019 et blogueuse. Elle est devenue une amie. J’aime l’énergie qu’elle dégage. 4) L’écrivain britannique Vex King, qui m’apporte la positivité. 5) Linzy Bacbotte, une femme forte qui se bat et qui n’abandonne jamais.
L’année que vous aimeriez avoir connu ? Celle avec les grandes robes, comme dans la série “La Chronique des Bridgerton” !
Le dernier livre que vous avez lu ? “The Seven Spiritual Laws of Superheroes” de Deepak Chopra. J’ai bien aimé les idées de l’auteur sur la nature vraie de l’homme. Il parle des personnages qui atteignent leur développement personnel à travers un masque, celui du super-héros. A lire, très intéressant.
La chanson que vous ne vous lassez jamais d’écouter ? “Big girls don’t cry”, de Fergie.
L’expression qui vous poursuit ? On me traite souvent de “folle” ! Dans le bon sens j’espère ! (Rires)
Le prénom que vous enviez ? Emily. Je trouve que ça fait star ! J’ai toujours trouvé mon prénom bizarre parce que personne ne le porte. Pourquoi pas Rachel ? Ce sont deux prénoms normaux pour moi.
La personne que vous auriez aimé être ? Zendaya. J’ai vu tous ses films et je l’aime beaucoup.
La personne que vous aimeriez remercier ? Il n’y a pas qu’une personne, mais plusieurs. Je dirai ma famille, tous ceux qui m’ont soutenue et qui me tiennent bien sur terre. Et puis, bien sûr, Vincent Duvergé, mon compagnon de route et de vie.
La personne sur qui vous pouvez toujours compter ? Vincent, encore une fois. Il est là et me fait m’aimer. Il est présent dans tous mes délires. “Love drives the love !”
Si un magazine vous consacrait sa une, quel devrait en être le titre ? “La première actrice mauricienne à remporter un Oscar !” Ça fait super prétentieux non ? (Rires) J’ai toujours du mal à dire actrice ; je dis comédienne parce que je trouve qu’actrice c’est inaccessible. Cela fait sans doute partie de mon côté “Je me dénigre” dont je parlais tout à l’heure. Et puis, finalement, je me dis : “Et si je commençais à assumer être moi-même ?”
Sur votre épitaphe, on lira quoi ? “Sheryl, actrice folle qui a vécu ses rêves.”
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise à votre mort ? Qu’il est fier de moi.
Avez-vous menti au cours de cette interview ? Non !