Jenny Mootealloo
“Tou korek !”
L’avocate Jenny Mootealloo, 42 ans, n’a pas souvent le temps… de prendre du temps ! Consultante en droit des affaires, commissaire de l’Utility Regulatory Authority et féministe engagée, elle demeure cependant une observatrice très avisée de la société mauricienne, même si, il faut l’avouer, sa proximité avec le pouvoir ne lui permet plus d’être objective en toute circonstance. Elle s’est arrêtée un moment pour nous parler de son île, qu’elle aime passionnément.
Texte : Jean-François LECKNING | Photos : Kunal JANKEE
Je suis née à… l’hôpital Victoria, à Candos. Je suis enfant unique. Mariée au Dr. Moothoosamy, gynécologue, nous avons un fils de 13 ans, Anton. J’habite à Rivière-Noire depuis un an.
Cinq lieux à ne pas rater quand on visite Maurice ? 1) La côte ouest, bien sûr, pour son cachet exotique. On y trouve de belles plages, de bons restaurants et aussi de charmantes personnes ; 2) Le marché de Port-Louis, très typique, avec ses senteurs particulières et ses marchands bien de chez nous proposant épices et alouda ; 3) Poste-Lafayette et Roches-Noires, fleurons de la côte est, un coin magnifique ; 4) Le Casela Nature Park, une balade idéale pour les enfants ; 5) Et puis, bien sûr, comment oublier Chamarel ?
Ma balade préférée… J’aime beaucoup prendre le bateau, direction l’île aux Bénitiers. En route, on fait un arrêt pour voir les dauphins et admirer la montagne du Morne. Pensez aussi prendre un bain dans l’eau turquoise devant le Crystal Rock.
Ma plage préférée… Celle d’Anse-Fumier à Rodrigues. Elle est souvent déserte et son cachet est magnifique. De manière générale, je trouve que les plages de Rodrigues sont spéciales.
Le bâtiment devant lequel je m’arrête… Il n’y a pas un bâtiment en particulier, mais j’avoue que je ralentis souvent devant un kovil ou une église, le temps d’une petite prière.
Un lieu qui gagnerait à être valorisé… Les vieilles cours de justice devraient être restaurées car les bâtiments qui les abritent sont désormais en ruine. J’y allais souvent quand je venais de prêter serment comme avocate. Désormais, nous plaidons dans des bâtiments flambants neufs mais qui n’ont pas de cachet.
L’eye-sore qui me torture le plus… L’hôtel Europa, à Curepipe. Quel horreur ! Je suis Curepipienne de naissance et cela me peine.
Au restaurant, je commande… Des fruits de mer, très souvent. J’adore la cuisine française : un foie gras poêlé, un magret de canard ou un carpaccio de poisson. Mais un mine bouillie avec des boulettes fait aussi l’affaire, tout comme un halim bien chaud. Pour les currys, je préfère ceux préparés à la maison.
L’expression créole que j’utilise le plus…. “Tout korek !” C’est mon drive dans la vie. D’ailleurs, j’en profite pour faire un clin d’œil à une amie qui se reconnaitra.
Cinq prénoms très mauriciens… Sara, Stéphanie, David, Priya et Patrick.
Ma chanson mauricienne de tous les temps… “Simé La limier”, du regretté Kaya.
Le must de la littérature mauricienne ? J’apprécie les œuvres d’Ananda Devi. J’ai eu l’occasion de lire “Le Sari Vert”, qui évoque la violence au sein de la famille.
Le sportif à qui je demanderai un autographe ? Noémi Alphonse, la référence du handisport. Elle avait été le porte-drapeau de l’équipe de Maurice aux Jeux des îles de l’océan Indien.
L’homme politique qui a marqué son temps ? Pourquoi l’homme politique ? Réveillez plutôt la militante qui sommeille en chaque femme…
Le député qui justifie le plus son salaire ? Joe Lesjongard. Son ministère abat un travail considérable dans le domaine de l’énergie renouvelable. C’est un bosseur.
Qui pour illustrer un nouveau billet de banque à Maurice ? Pourquoi faut-il absolument mettre l’effigie d’une personne sur un billet de banque ? Ne pensez-vous pas que la montagne du Morne, par exemple, serait idéale ? Elle est d’ailleurs classée patrimoine mondial par l’UNESCO, ce qui n’est pas rien.
Le moment où j’ai été la plus fière d’être Mauricienne ? Je pense que c’était lors de l’atterrissage de l’imposant A330neo d’Air Mauritius.
Vite, qu’on en finisse avec… ? La Covid-19 !
Un évènement qui m’a fait pleurer ? La séparation récente de ma meilleure amie de son mari.
Ce qui me manque le plus quand je voyage ? Le soleil mauricien, mais aussi mes deux amours de chiens, Pistache et Amos, des cavaliers King Charles.
Si j’avais le pouvoir de changer quelque chose ? Je ferais comprendre aux femmes qu’il n’est jamais trop tard pour repartir à zéro, ni jamais trop tard pour être heureuse…