Valérie Padayachy
SIGNÉ IZIA KIANNEY !

D’origine française et installée à Maurice depuis une dizaine d’années, Valérie Padayachy est dotée de multiples talents. Cette année, elle nous en a dévoilé quelques-uns à travers le tome 1 de “Camille à l’Ile Maurice : Mes amis”, un livre pour enfants qu’elle a écrit, illustré et publié sous son nom de plume, Izia Kianney. Valérie est adepte de sensations fortes ! Ainsi, il y a quelques années, elle a fait un choix de carrière audacieux : celui de quitter son emploi dans le secteur touristique afin de se consacrer pleinement à l’écriture de livres jeunesse, mais aussi de nouvelles et de romans. A travers son premier album jeunesse, nous avons découvert sa plume légère, drôle et attachante. Valérie nous réserve toutefois bien des surprises ! Certaines d’entre elles se révèlent au travers de ce portrait chinois aussi inspiré qu’inspirant…

Texte : Yianna AMODINE – Photos : Jean-Michel BABET

UNE LOI. L’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits…”

UNE DATE. Par rapport à Maurice, je dirais celle de l’indépendance, le 12 mars 1968. C’est tellement important l’indépendance d’un pays, et tellement symbolique aussi. Beaucoup pensent que c’est bien d’être attaché, d’une façon ou d’une autre, à une autre puissance, mais moi je dis que c’est mieux pour chaque pays d’avoir son indépendance. Il ne faut pas oublier que la République est très jeune, il faut prendre le temps de bien faire les choses.

UN MOT. Amour. Pourquoi choisir autre chose !

UN POÈME. Pour rester dans le thème de l’amour, ce serait “La mort des amants”, de Charles Baudelaire. C’est l’amour qui meurt.

UN SENTIMENT. La colère. J’adore ! Je suis très passionnée et, du coup, je suis aussi colérique. J’ai appris à me calmer et à utiliser cette colère comme une forme d’énergie. Je trouve que c’est toujours un sentiment très sain, sincère, spontané et franc. Il n’y a pas de faux-semblants quand on est en colère. C’est un trait de caractère que j’apprécie beaucoup chez les gens. C’est important de pouvoir dire ce qu’on pense, sinon c’est cette énergie qui reste en nous qui devient mauvaise et qui provoque des ulcères, voire des cancers. J’aime les choses vraies et les vrais sentiments ; je suis assez entière !

UNE RELIGION. Si j’étais une religion, j’aurais choisi le bouddhisme. J’ai appris récemment que tous ceux qui sont adeptes du bouddhisme ne prient pas un Dieu ; ils prient quelqu’un qui a existé, quelqu’un qui était comme nous et qui, par sa sagesse et ses expériences, a appris des leçons qu’il a voulu partager. Ils ne croient pas qu’il y ait un Dieu qui soit au-dessus de nous. J’aime bien ce concept, dans l’idéal, mais je n’ai pas choisi ma religion et je ne vais pas en changer pour autant.

Je suis par ailleurs très scientifique et je pense une chose : on ne peut pas prouver que Dieu existe, mais on ne peut pas non plus prouver le contraire. On choisit de croire qu’il existe. Je pense, effectivement, d’un point de vue scientifique, que nous ne sommes pas seuls et que nous sommes tous liés. Un peu comme le concept du “Om”, un des principes les plus sacrés de l’hindouisme.

UNE OEUVRE D’ART. J’aime tellement de choses, c’est très difficile de choisir ! J’adore Salvador Dali et le surréalisme, j’aime bien Pablo Picasso parfois, surtout pour le cubisme. Mais il y a des peintures qui marquent plus que d’autres parce que nous les associons à des lieux et des expériences vécues. Si j’étais un tableau, je serais donc “Ophélie”, de John Everett Millais. Il parle de la mort, il est très morbide ! Il me parlait beaucoup pendant une période très trouble de mon adolescence où j’avais un peu les idées noires. Je le voyais souvent et il m’a suivie pendant très longtemps.

UN DÉFAUT. La gourmandise. Je regarde le plateau et je me dis : “A quoi bon faire attention ? Pourquoi dire non ?” C’est une torture !

UN ANIMAL. Je peux dire un petit poussin ? Ils sont mignons les petits poussins. Ah non, tout compte fait, je serais un oiseau. Mais quel oiseau ? Je pourrais dire un phénix, mais ça n’existe pas… Allez, si ça existait, je serais un phénix. En plus du fait qu’il renaisse de ses cendres, j’aime bien son côté mythologique, magique. J’adore la magie !

UN POUVOIR MAGIQUE. Celui de voler. Mais ce n’est pas le seul… J’aimerais aussi pouvoir faire pousser les plantes super vite comme dans les dessins animés ! Au lieu d’avoir de la terre sèche le long de l’ancienne promenade Roland-Arman, rue Vandermeersch, on pourrait passer un petit coup de baguette magique et faire repousser les arbres…

UN ÉCRIVAIN. Une femme, forcément ! Et il faut qu’elle soit féministe ! Simone de Beauvoir, tiens ! Pour son caractère, sa clairvoyance, son intelligence, son côté avant-gardiste. Je pense qu’à l’époque c’était plus difficile d’être féministe et de dire ce que l’on pense. Si ce n’est pas la Simone, ce serait Colette, pour les mêmes raisons.