Rouben Mooroongapillay

Le sens de la justice

Avocat au pénal qui a pris au premier degré son engagement de défendre la veuve et l’orphelin, Rouben Mooroongapillay a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps, notamment aux côtés des “Avengers”, la plateforme d’avocats menée par Rama Valayden pour faire la lumière sur plusieurs affaires. En attendant de pouvoir, à travers la politique, laisser ses empreintes dans la réforme du pays, l’homme de loi s’est amusé à répondre à notre questionnaire.

Propos recueillis par Jean-François LECKNING | Photos : Brady GOORAPPA

La première chose à laquelle vous pensez le matin au réveil ? J’ai rarement le temps de penser à quoique ce soit si ce n’est à comment organiser ma journée, toujours bien remplie. Souvent, le plan prévu depuis la veille ne tient plus la route car de nouveaux événements surviennent et les priorités changent.

Votre état d’esprit du moment ? Je suis en mode “battant”. Je suis généralement de nature optimiste, mais j’avoue que je crains de plus en plus pour mon pays.

Avec qui aimeriez-vous avoir une conversation sérieuse un de ces jours ? Avec mon fils, Rouben junior, quand il aura l’âge de comprendre les choses de la vie.

Et vous lui direz quoi ? Je lui expliquerai ma vie, la vie. Je lui dirai qu’elle est comme la mer, parfois calme, parfois mouvementée, houleuse… Qu’il faut prendre les bonnes décisions au bon moment si on aspire à être heuruex, qu’il y a des choses qui sont temporaires, d’autres permanentes.

L’expression qui vous poursuit ? “Je suis juste à côté de vous, pour vous. I Love You All !”

Cinq mots qui résument votre vie ? Passion, Justice, Liberté, Travail et Amour.

La chose que vous ne rateriez pour rien au monde ? La bonne gastronomie dans les grandes villes d’ailleurs.

Si vous aviez la possibilité de choisir un autre métier ? Un ami me disait récemment que si j’étais commissaire de police, “to ti pou mars ar menot dan Parlement” (Rires) Cela étant dit, je n’ai pas été qu’avocat. J’ai connu plusieurs domaines : la presse, l’événementiel, l’entrepreneuriat, la restauration. Il faut dire que je chôme rarement.

Votre devise dans la vie ? “Vouloir c’est pouvoir.”

Votre citation préférée ? “L’homme est un apprenti, la douleur est son maitre. Et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert.” C’est d’Alfred De Musset, un des plus grands écrivains français.

Votre mot préféré ? “Love”. L’amour est fait pour être partagé. Un peu d’amour peut tout changer.

Le mot que vous n’aimez pas ? “Impossible.”

Votre plus grande qualité ? Je pense que je sais écouter les gens.

Un défaut qui vous joue des tours ? Je fais parfois aveuglement confiance aux gens.

Votre plus grande crainte ? De ne pas avoir le temps de faire quelque chose pour mon pays. J’aimerais pouvoir contribuer à faire changer les choses pendant qu’il est encore temps.

Une réussite, une seule… D’avoir travaillé très dur, jours et nuits, pour financer mes études et réaliser mon rêve d’enfant : devenir avocat.

Ce que vous détestez par-dessus tout ? La trahison sous toutes ses formes.

L’activité qui ne vous lasse jamais ? Passer un bon moment sur l’îlot Mangénie (Ndlr : Petite île privée située sur la côte est et gérée par Le Touessrok. Elle est séparée de l’île aux Cerfs par un chenal sablonneux.) J’aime aussi voyager.

La dernière fois que vous avez pleuré ? Je pleure souvent dans mon coeur car je côtoie de trop près l’injustice et la misère. Tout récemment j’ai perdu une amie, qui souffrait d’une maladie incurable. Ça m’a évidemment beaucoup affecté.

La couleur qui vous parle ? Ça dépend. J’aime bien les couleurs contemporaines : le rouge, le gris, le noir, le blanc… J’ai aussi une tendance pour le bleue turquoise.

Le bruit qui vous apaise ? Celui des vagues et de l’eau qui coule, tant que ce n’est pas la pluie.

A quoi êtes-vous accro ? Tout le monde dira que c’est à mon téléphone, mais en réalité je suis accro à la bonne musique : le séga ou les belles chansons françaises.

Si ce n’était pas Maurice, où aimeriez-vous vivre ? Dans le pays de Molière. La France est non seulement la patrie des droits de l’homme, mais je l’aime aussi pour sa langue, son histoire, sa culture et sa gastronomie.

Cinq personnalités qui vous inspirent ? Montesquieu, l’abbé Pierre, Mahatma Gandhi, Sir Gaëtan Duval et Gavin Glover, qui a été mon tuteur.

L’année que vous aimeriez avoir connu ? 1789… L’année de le Révolution Française qui a mené à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Le dernier livre que vous avez lu ? Un livre que je relis du reste souvent : “Bête Noire”, d’Éric Dupond-Moretti, un célèbre avocat pénaliste français.

Le film qui vous a fait pleurer ? Je ne regarde pas la télé. Je passe beaucoup de temps à lire.

La chanson que vous ne vous lassez jamais d’écouter ? J’en ai deux. “La maison où j’ai grandi” (Françoise Hardy) et “Belle” (Notre Dame de Paris).

Le prénom que vous enviez ? Rouben me convient très bien.

La personne que vous auriez aimé être ? J’aime qui je suis. Donc…

La personne que vous aimeriez remercier ? Mes parents, pour leur soutien indéfectible.

La personne sur qui vous pouvez toujours compter ? Ma sœur Brinda

Si un magazine vous consacrait sa une, quel devrait en être le titre ? “La justice dans le sang”

Sur votre épitaphe, on lira quoi ? “You will always remain in our hearts and minds. Love Always. The sky is your limit.”

Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise après votre mort ? “Tu as défendu contre vents et marées l’injustice sous ses formes. Tu as rendu des gens heureux pendant ton voyage sur terre. Tu as accompli ta mission et tu as laissé une trace. C’est ce que j’attendais de toi.”

Avez-vous menti au cours de cette interview ? Non.