Deeya Beerjafan
Double face
“Je fonce dans ma carrière, comme je fonce dans la vie…” En une phrase, tout est dit. Maman célibataire d’un petit Dimitri, Deeya Beerjafan, 37 ans, est une femme pressée qui n’a pas le temps de se poser. Les seules poses qu’elle prend, c’est pour les caméras des photographes de mode qui la sollicitent. Gestionnaire d’un important portefeuille clients chez AI Broker & Consultant Ltd, Deeya est une professionnelle des assurances qui se distingue par son sens du relationnel et son networking. “Broker et mannequin, dit-elle, ce sont les deux faces d’une seule et même pièce.”
Propos recueillis par Jean-François LECKNING
AUTOPORTRAIT
“Je suis très sûre de moi et j’ai un caractère bien trempé. Ce qui ne m’empêche pas d’être sympathique, rigolote et généreuse. Les circonstances de la vie m’ont transformée en une femme forte. Voilà treize ans que je travaille dans le secteur des assurances. Je suis fière de mon parcours. A la base, je devais être notaire, mais mon chemin a croisé celui de mon mentor, Jacques de Navacelle, à l’époque à la tête de la Mauritius Union. C’est comme ça que je suis rentrée dans les assurances. A force de détermination, j’ai réalisé tous mes objectifs. Je voudrais être un exemple pour mon fils et l’aider à devenir une meilleure personne que moi.”
SON CÔTÉ YIN
“Je suis persévérante. Face à un problème ou à une situation complexe, je m’obstine à trouver des solutions, peu importe le temps que ça prend. Je ne lâche jamais l’affaire.”
SON CÔTÉ YANG
“Mes colères peuvent être aussi noires qu’un orange. Dans ces moments-là, je peux tenir des propos qui font d’autant plus mal que je maitrise très bien le sarcasme et le cynisme.”
EN DEUX MOTS
Ta composition du bonheur ? Avoir mon fils, ma famille et mes amis autour de moi, à la même table, à l’occasion d’un repas festif et chaleureux. Des éclats de rires empliraient nos cœurs et une belle musique de fond nourrirait nos esprits.
Une femme c’est… un être versatile qui s’adapte à toutes les situations pour survivre dans un monde dur. Idéalement, elle doit être charmante et féroce, douce et puissante à la fois. La femme est une merveilleuse guerrière qui a inspiré des œuvres d’art. Malheureusement, elle est trop souvent sujette à des tabous et au regard des autres.
Tes amours ? Mon fils, Dimitri, 8 ans. C’est mon plus beau cadeau de la vie. Cet enfant m’émerveille. Pour son âge, il a une maturité qui me surprend. J’ai hâte de voir l’adulte qu’il deviendra.
Tes frissons ? Les livres. J’en raffole ! Je suis autant gaga devant la vitrine d’une librairie que devant des Louboutin. Je vais vous surprendre ; un des livres que j’ai le plus aimés c’est “Mein Kampf”, d’Adolf Hitler.
Ta cause ? Les enfants abandonnés. Depuis que je suis moi-même maman, je suis émotionnellement très affectée par la détresse de certains enfants. J’ai quelques idées et je souhaite pouvoir en discuter avec le ministère ou des ONG. Les enfants sont les bâtisseurs de demain. Parmi ceux qui sont en détresse aujourd’hui, au moins aura un grand impact sur notre avenir. Pourvu qu’on le trouve.
PRENDRE OU LAISSER…
Un deuxième enfant ? Hors de question ! J’ai l’impression de ne pas avoir suffisamment d’énergie pour Dimitri.
Un déjeuner avec Pravind Jugnauth ? Si le rendez-vous est donné dans un super restaurant, je n’ai rien contre. Ça me permettrait de me faire une meilleure opinion de l’homme et du chef d’Etat. Dépendant de l’impression qu’il me ferait, je déciderais si je reste jusqu’au dessert…
Une nuit avec une femme ? Je ne suis pas homophobe, je souhaite le bonheur de tous, mais ce n’est pas mon truc. Si une femme me touche, je vais me figer comme du glaçon !
L’ascension du Morne ? Je souhaite à tout prix le faire et je m’en veux de repousser à chaque fois l’échéance.
Trois ans d’études et un nouveau diplôme ? Une fois la construction de ma maison achevée, pourquoi pas ? Je suis diplômée en droit de l’université de Londres, mais j’ai arrêté avant de passer l’examen du barreau. J’aurais bien aimé pouvoir me spécialiser en droit international. On n’a jamais fini d’apprendre.
MON AVIS SUR…
La vie après la mort… Je suis athée, donc pour moi la mort c’est un “shut down”. Pas de redémarrage, pas d’update possibles.
La place de la femme dans la société… Les femmes s’affirment de plus en plus. Elles ont des qualités que beaucoup d’hommes n’ont pas. Elles sont plus calmes, plus assidues, elles s’accrochent, préfères les solutions aux conflits. L’erreur qu’elles ne doivent pas faire : croire qu’il faut ressembler aux hommes pour être fortes.
La politique à Maurice… Le système électoral doit être réformé pour favoriser l’émergence d’autres partis. Et puis, il faut limiter à deux mandats. Le niveau des débats me fait honte.
L’homme parfait… Il n’existe pas. Un homme est un homme, avec ses défauts et ses qualités. Je me porte très bien seule ; le bonheur n’est pas réservée aux couples.
JE SUIS…
Accro à… Netflix ! Mais aussi aux pâtisseries et aux viennoiseries, au Coca et au shopping.
Fière de… mes principes et de mes valeurs. Dans les moments les plus sinistres de ma vie, je me suis aperçue à quel point certains pouvaient être lâches. Je suis fière de pouvoir assumer mes propos et mes actes sans avoir à m’en détourner.
Passionnée par… les voyages, les animaux, la photographie, les langues et les cultures étrangères.
Indignée par… l’hypocrisie, le mensonge, la mesquinerie, les ragots.
Pleine d’espoir quand… mon fils entrevoit la vie avec ses possibilités au lieu de voir ses obstacles. Le monde vu à travers les yeux d’un enfant c’est tellement plus beau.