Jasmine Toulouse-Olivier
“Zamé tro tard !”
A 34 ans, l’artiste, chanteuse, politicienne, travailleuse sociale, épouse et maman se dit une amoureuse de la vie. Son leitmotiv : rester positive et ne jamais perdre espoir. Car, insiste Jasmine Toulouse-Olivier, tout est possible à ceux qui croient.
Propos recueillis par Mireille MARTIN
> Je suis née à… l’hôpital Victoria, à Candos. La cadette d’une famille de quatre filles. Toute ma vie, je l’ai vécue sur la côte ouest, à Rivière-Noire. Et, coïncidence ou pas, depuis quelques années, je vis à… Ville-Noire.
> Cinq lieux à ne pas rater quand on visite Maurice ? Rivière-Noire pour son paysage fantastique ; Port-Louis, parce que c’est la capitale et une ville où on mange de tout ; Mahébourg, un village pittoresque et ou je croise encore des “bicyclettes corbillards” ; Trou d’Eau Douce, où je campais souvent du temps quand j’étais scout ; Chamarel, à cause de la nature et du dépaysement. Même l’air qu’on y respire est différent.
> La chose à ne pas faire ici ? Ne surtout pas être arrogant et hautain avec les gens. Les Mauriciens sont très amicaux et ce genre de comportement passe mal.
> Ma balade préférée ? La côte de la Rivière-Noire en commençant par Tamarin et descendant jusqu’à Macondé.
> Ma plage préférée ? Blue-Bay. J’aime la mer bleue même si j’avoue ne pas nager très bien (Rires).
> Le bâtiment devant lequel je m’arrête ? Les anciennes églises comme Sainte-Thérèse à Curepipe ou encore la Cathédrale de Port-Louis. Ces bâtiments érigés par mes ancêtres.
> Un lieu qui gagnerait à être valorisé ? La Tour des Salines. Son histoire est mal connue mais il paraît qu’elle a été construite en même temps que la Tour Martello et que leurs canons lançaient à l’époque des tirs croisés pour empêcher les bateaux indésirables d’entrer dans la baie.
> L’eye-sore qui me torture le plus ? Le trop-plein de béton me dérange. Je m’inquiète de l’héritage que nous laisserons à nos enfants.
> Au restaurant, je commande… De la viande de bœuf ! J’adore un bon steak grillé ou un bol renversé bœuf que je trouve dans un snack à Tamarin.
> L’expression créole que j’utilise le plus… “Zamé tro tard !” Je le dis par expérience. J’ai repris mes études et obtenu mon diplôme en gestion à l’âge de 28 ans, plusieurs années après avoir arrêté l’école en forme V.
> Cinq prénoms très mauriciens ? Maurice, Jean-Claude, Monique, Paul, Jacques…
> Ma chanson mauricienne de tous les temps ? “Le Morne”, de Cassiya. (Elle fredonne quelques paroles). Je suis fascinée par l’histoire des esclaves, leur courage et leur ténacité.
> Le must de la littérature mauricienne ? “Tigann : traverse enn fam dan divan kontrer”, le premier roman de Mélanie Pérès. Un livre qui m’a beaucoup touchée.
> Le sportif à qui je demanderai un autographe ? Bruno Julie, notre premier médaillé olympique. C’est lui, du reste, qui aurait dû allumer la flamme des derniers Jeux des îles de l’océan Indien.
> L’homme politique qui a marqué son temps ? Paul Bérenger. Et je ne dis pas ça parce que je suis au MMM (Ndlr : elle a été candidate aux dernières élections générales). Je trouve qu’il a beaucoup fait pour la classe ouvrière et qu’il a un comportement de leader qui s’aligne avec les valeurs qui me sont chères.
> Le député qui justifie le plus son salaire ? Shakeel Mohamed. Il défend ses points avec vigueur et justesse.
> Qui pour illustrer un nouveau billet de banque ? Pourquoi pas Serge Lebrasse ? Il a beaucoup contribué à l’histoire culturelle et musicale de Maurice.
> Le moment où j’ai été la plus fière d’être Mauricienne ? Lors des Jeux des îles que nous avons organisé en 2019. Ce sont des moments où l’entente entre les citoyens de notre pays multiracial est palpable. Malheureusement, cela ne dure pas longtemps parce que la routine du quotidien reprend le dessus.
> Vite, qu’on en finisse avec… le communautarisme ! Nous sommes des Mauriciens avant tout.
> Un événement qui m’a fait pleurer ? Grâce à mon engagement social avec Eco-Sud, j’ai récemment rencontré une famille monoparentale en grande difficulté que nous avons heureusement pu aider en offrant des denrées alimentaires. La reconnaissance et la joie de la mère m’ont mis les larmes aux yeux.
> Ce qui me manque le plus quand je voyage ? La nourriture pays. Un bon briani ou un “salmi tang” (Rires).
> Si j’avais le pouvoir de changer quelque chose ? L’accès à la nourriture. Pour toutes les familles, la vie devient de plus en plus chère et s’acheter des denrées alimentaires pour certaines d’entre elles est vraiment difficile.