Urvasi Pauvaday
L’écriture dans la peau
Urvasi Pauvaday n’est jamais à court d’idées. L’angoisse de la page blanche, elle ne connait pas. Son imagination débordante et sa fantaisie lui dictent des histoires merveilleuses, ce qui lui a permis de publier récemment “Viatorem”, son premier roman.
Texte : Shareenah KALLA – Photos : Brady GOORAPPA
Petit bout de femme à l’imagination fertile, Urvasi Pauvaday a découvert très tôt les joies de s’adonner à l’écriture . A 12-13 ans, l’auteure de “Viatorem” créait déjà des histoires nées de ses pensées juvéniles ; des histoires qui avaient le don d’émerveiller ses camarades de classe, ses enseignants et son entourage.
Cette ancienne étudiante du collège Lorette de Curepipe – fille du Dr Vassen Pauvaday, ancien directeur général des services de Santé – fit une belle découverte durant son adolescence : les fictions fantastiques. Elle cite pêle-mêle “Harry Potter” de J.K. Rowling ou encore “The Hunger Games”, le premier tome de la trilogie de Suzanne Collins. C’est ainsi qu’elle trouva sa voie littéraire : l’univers fantastique et la science-fiction. Dès lors, elle laissa libre cours à son imagination pour s’essayer aux histoires surnaturelles. “Je partageais mes œuvres librement sur Wattpad, un réseau social où les utilisateurs peuvent éditer et publier leurs récits, poèmes ou romans”, raconte-t-elle. Il faut croire qu’elle fit plutôt bonne impression.
Quand elle s’envola pour la France pour poursuivre des études de droit à l’université de Bordeaux, Urvasi emmena avec elle son goût prononcé pour l’écriture même si, précise-t-elle, il était primordial, dans sa tête, de faire la part des choses. La jeune femme explique qu’elle a commencé à s’atteler à l’écriture de “Viatorem” après ses heures de cours. “Il n’y a pas de lien entre le droit et la littérature, ce sont deux univers totalement différents. En d’autres mots, je ne les amalgame surtout pas”, précise notre interlocutrice.
Pour Urvasi Pauvaday, l’écriture est un exutoire. Quand elle se saisit de sa plume et de sa feuille vierge, le monde réel et ses tracas du quotidien deviennent blafards. Elle est dans sa bulle et seule son imagination prend le dessus. Si, généralement, passé le cap de l’adolescence, on a tendance à se laisser distraire par la vie et perdre cette imagination fertile où grouillent des histoires merveilleuses et des personnages surréels, Urvasi, elle, a su la conserver. Son imagination est source d’idées intarissables, c’est la locomotive, l’essence même de son style d’écriture.
Elle accouche donc facilement sur papier des trames mirifiques et donne vie à des terres lointaines, des univers énigmatiques où pullulent des créatures surprenantes. Urvasi ne connait pas le syndrome de la page blanche parce que l’écriture, elle l’a dans la peau. Suffisamment, en tous cas, pour donner vie à la fiction “Viatorem”, qui signifie en latin voyager.
Si elle avait entamé ce voyage vers “Viatorem” depuis un certain temps, c’est durant la pandémie de 2020 qu’elle est passée à la vitesse supérieure pour compléter son œuvre. Alors que les confinements répétitifs nous mettaient les nerfs à vif, ici comme ailleurs, ils furent pour Urvasi le prétexte pour se réfugier dans l’écriture de sa première fiction. Être coincée entre quatre murs pendant des mois ne lui fut pas insupportable, loin de là. “J’étais à Paris, toute seule dans mon petit appartement, et j’avais beaucoup de temps libre. Quoi de mieux pour peaufiner mon roman ?”
Tout s’enchaîna rapidement. Sa mère, qui a témoigné de la naissance et de l’achèvement de cette fiction, encouragea sa fille à publier. Et les bons retours de ses proches et amis l’incitèrent à faire le pas. Il faut dire que le livre, récemment lancé à Maurice, a été plutôt bien reçu par les critiques.
Agée de 25 ans, Urvasi Pauvaday est une professionnelle active et ambitieuse. Après avoir étudié le droit à Bordeaux, puis à Panthéon-Sorbonne, elle effectue en ce moment un Master 2 en droit bancaire et financier à Montpellier. En parallèle, elle est employée comme chargée de veille réglementaire à Natixis, un établissement financier parisien. Si elle est déterminée à poursuivre sa carrière dans le droit bancaire et financier, la jeune femme n’a pas l’intention pour autant de jeter aux oubliettes sa passion pour l’écriture.
Alors que “Viatorem” est disponible sur Amazon, eBooks et dans tous les Bookcourt de Maurice, elle a déjà commencé à se pencher sur la suite. Cependant, cette auteure bohème et totalement libre refuse de porter le fardeau de la pression et du stress que trimballent souvent d’autres écrivains, qui se sentent obligés de publier à tout prix. “L’écriture doit rester un moment de plaisir. Je préfère laisser mon imagination et mon ressenti me guider.” Le reste suivra sûrement…