Alexandre Koenig
La nouvelle star
La nouvelle du décès d’Alexandre Koenig, alias Ziggy, a profondément bouleversé ses amis et la famille de People magazine. Nous lui étions particulièrement attachés. Pour cause, celui qui aimait se faire appeler AlexKo avait été une de nos premières et plus belles couverture en 2009. Il avait raconté à Sophie Rey, notre chef d’édition d’alors, son projet d’album, “Respect”, et son entrée sur la scène musicale, lui l’architecte de l’originalité. Nous avons aujourd’hui du mal à concevoir qu’Alexandre Koenig, notre AlexKo, notre Ziggy national ne soit plus là. Lui qui fonctionnait aux énergies et aux vibrations, lui qui disait “nous sommes ce que nous sommes, il faut s’assumer et être”, s’en est donc allé à 49 ans pour le plus grand des voyages. Vole Alex, vole. Nous republions l’article que nous lui avions consacré à l’époque.
Texte : Sophie REY – Photo : Sachin SAGAR
Si Alexandre Koenig, de son nom de scène Ziggy, a toujours voulu être chanteur, ce n’est pas pour devenir une superstar mais parce que c’est sa passion. « Je suis profondément convaincu d’être fait et d’être né pour la scène. La scène, c’est un échange extraordinaire avec le public. Et, pour moi, c’est un rêve qui devient réalité. J’ai aussi la chance d’avoir une voix. Au fond, nous sommes ce que nous sommes. Il faut ensuite s’assumer et être. »
Alexandre travaille avec acharnement sur son premier album, « Respect », une histoire et un voyage à travers la vie et les questions existentielles. La sortie est prévue pour très bientôt. « Tout ce que j’écris dans mes textes ramène au respect, mon leitmotiv. Quand il y a le respect, toutes les barrières s’effondrent. Les barrières ridicules, superficielles… » Ces textes sont suggestifs et libres à toute interprétation. Le chanteur, qui attache beaucoup d’importance à employer les bons mots pour faire passer ses messages, a choisi d’écrire de façon subjective afin de ne pas imposer ses opinions car, dit-il « imposer, c’est emprisonner. »
Alexandre n’a pas de style musical défini et dit de son album que ce sera de l’électro fusion : « Le soul, le jazz, le RnB, le funk, le disco et la musique indienne agrémentés de musique électronique… » Ses inspirations très diverses le prouvent : George Michael, Barbra Streisand, Dionne Warwick, Sting, Neyo, Chris Brown, Jamiroquai et Tina Turner qu’il a vue sur scène et qu’il considère comme un modèle.
Mais son inspiration première reste Madonna. « Je l’admire énormément, mais plus pour son aura, son charisme, son chemin, sa force, sa conviction, sa confiance. Elle est toujours à la pointe de la mode et de la tendance. C’est aussi une des rares artistes de sa génération à avoir résisté à l’épreuve du temps. » Pour Alexandre, Madonna est une référence, elle a tout compris. « J’ai eu l’honneur de la rencontrer lorsque j’étais à Los Angeles et elle m’a dit : ‘Si tu sais t’entourer des gens qu’il faut, il n’y a aucune raison pour que tu ne réussisses pas’. J’ai suivi ses conseils et ça a marché. »
Pour ce premier album, Ziggy a su trouver des professionnels adaptés à ses besoins, notamment Pascal Pierre pour la composition musicale : « Sans Pascal, je ne suis rien », dit-il.
Une des autres richesses de l’album est la présence de vrais musiciens avec, comme principal invité, Cyril Michel au saxophone. « Il y aura aussi du violon, de la flûte, de l’accordéon, des tablas, du sitar et pleins d’autres instruments encore. »
La chanson la plus symbolique est sans aucun doute « Life », qu’il interprétera accompagné d’une chorale gospel. Lors de la promotion de l’album, qui a commencé par une première scène au « Bali Kopi », certaines reprises comme « Calling You », de Bagdad Café, sont à l’affiche. Le deuxième spectacle de pré-lancement, organisé par son agent Ariane Duval, s’est tenu le 21 novembre dernier au Keops. Alexandre se prépare aussi pour un spectacle l’année prochaine, « un vrai show à l’américaine », nous prévient-il. En attendant que les Mauriciens découvrent « Respect », l’album a été envoyé à des producteurs européens et Alexandre attend avec impatience leurs réponses.
À travers « Respect », Ziggy fait une vraie introspection et philosophe sans cesse. « Le vécu est important, c’est ce qui entraîne la sagesse, la maturité, la paix d’esprit. » Et d’ajouter : « Il y a trois ans, je suis passé à deux doigts de la mort. Ça m’a rendu plus humain, ça m’a fait comprendre que rien n’est acquis. »
A travers son album, Alexandre entend faire passer ses messages. Lui qui avoue ressentir beaucoup d’insécurité affective et émotionnelle évoque, entre autres, la jalousie et la frustration des autres, qui se transforme souvent en agressivité. « Je suis trop sensible et trop bon. J’ai beaucoup souffert de tout ça. Aujourd’hui, je suis parvenu à me détacher, au point d’être devenu allergique à la connerie. »
Il part du principe que tout ce qui arrive à quelqu’un dans sa vie est le résultat de ce qu’il est, de ce qu’il fait, de ce qu’il dit… « Alors, ne transpose pas ton agressivité, ta jalousie ou ta frustration sur les autres. Si tu es positif, ça revient vers toi, si tu es négatif, ça revient aussi. Malheureusement, c’est plus simple de faire du mal autour de soi. On doit faire face à ça tous les jours, les tentations sont partout. »
Mais « Ziggy » préfère ne pas parler de destin, qu’il trouve trop restrictif. Il fonctionne plutôt aux énergies et aux vibrations, qui sont beaucoup plus fortes que les mots.
Pour lui, « if there is a will, there is a way. » Alexandre croit fermement en cette devise. Il sait qu’il y arrivera. Et comme il le dit si bien lui-même : « Ce monde est une jungle. Si tu ne crois pas en toi, ne pense même pas y mettre les pieds ! »