Nathan Morisson

Good vibes

“Running”, “Burn”… Ce sont les deux premiers singles de l’artiste mauricien Nathan Morrison, à la carrière naissante. Installé au Luxembourg, il a sorti, fin mai, un extended play qui mérite le détour. A 24 ans, le jeune homme a le mérite qui accompagne les passionnés et surtout beaucoup de talent. Il l’avait déjà démontré en 2020 en produisant “A Friend”.

Texte | Axelle GAILLARD

Son prénom laisse flotter un incontestable parfum de vieille France. Mais, prononcé à l’anglaise, il nous ramène au pop rock. Son style de musique. C’est qu’il est particulier Nathan Morisson. Son nom de scène vient de celui qu’il aime écouter et interpréter, la légende australienne Jim Morrison, le regretté chanteur des Doors… Mais Morisson c’est d’abord un hommage à sa terre natale, cette ile Maurice qu’il n’a pas revue depuis quatre ans, mais aussi un clin d’œil à son fils. Maurice, en créole, s’écrit “Moris”. Et la traduction française de “son” c’est fils.

Le charme insolent, une gueule à la James Dean, Nathan semble en effet avoir la liberté et la confiance des audacieux. Il fonce, vit pour sa passion, la musique, et ne se refuse aucun rêve, aucun défi… En quête d’absolu, le jeune homme n’a de cesse de se réinventer et se donne corps et âme à ce qu’il fait. Rattaché au courant actuel de la pop, il accroche. Il a un certain sens de la mélodie et une façon très personnelle d’interpréter ses chansons.

“J’arrive à ressentir tout ce qui se passe autour de moi au moment d’écrire une chanson : les vibrations, les sentiments, l’énergie…”, explique-t-il. “Ma musique est un mélange des styles pop, pop rock ou électro. Mes chansons parlent d’amour, d’amitié, des moments de la vie, de mon feeling du moment.” Nathan aurait adoré se produire aux côtés de Coldplay, le célèbre groupe de pop rock britannique, ou du chanteur américain Charlie Puth, qui a interprété “See You Again” en duo avec Wiz Khalifa pour le film “Fast and Furious 7”.

Depuis donc deux ans, ce jeune homme un brin timide, hypersensible et perfectionniste trace les contours de son chemin musical. Nathan possède un talent qui semble inné et qui a pris racine dans son enfance. Il s’est battu seul, sans l’aide de personne, pour arriver là où il en est aujourd’hui. Il faut dire qu’il a su bien s’entourer. Ainsi, sa rencontre avec Grégory Vajs, désormais son manager, a été déterminante. Le parcours de celui-ci parle pour lui puisqu’il est un coach vocal reconnu et recruteur d’artiste pour l’émission “The Voice” au Luxembourg.

La plus grande satisfaction de Nathan est d’être parvenu à se payer son propre home studio. Pour y arriver, il a fait des économies en travaillant dans un restaurant gastronomique. Il se félicite d’être son propre producteur. Il fait de la photographie, sa première passion, pour assurer sa promotion et tourne lui-même ses clips. Celui de son premier single, qui l’a mis en scène avec Lea Sevenig, la Miss Luxembourg 2021, a été produite par une agence.

Nathan n’a pas forcément eu un parcours classique. “J’ai arrêté l’école à 16 ans pour me lancer et vivre de ma passion”, raconte-t-il. “Je me dis que je préfère avoir vécu ma vie comme je l’ai toujours voulu plutôt que de nourrir le regret, dans mes vieux jours, d’avoir tout raté faute de n’avoir pas tout tenté. Je ne voudrais pas, un jour, me dire que je ne me suis pas donné les moyens d’exploiter pleinement mes capacités.”

A 18 ans, Nathan a quitté l’île Maurice pour Sydney, en Australie. Là-bas, le jeune homme a rencontré des artistes, joué de la musique sur les trottoirs et, surtout, appris la vie. “J’aime voyager seul pour découvrir un pays, pour sentir ses vibrations. Je vais dans des soirées pour appréhender la société et son mode de fonctionnement.” C’est comme ça qu’il fait le plein d’émotions et peut alors créer.

Un an et demi après le début de son séjour australien, l’artiste s’est envolé vers d’autres cieux, vers d’autres aventures. Cap cette fois sur le Luxembourg, Grand-Duché mais petit pays, terre d’accueil chaleureuse à l’est de la France et qu’on peut rejoindre depuis la ville de Metz. C’est là-bas que Nathan a sorti son premier single, “A Friend”, lors le premier confinement. “Tout le monde a besoin d’un ami. On l’a ressenti au plus fort de la crise sanitaire. Bien que j’aie des amis aux quatre coins du monde, je me suis senti bien seul par moments. La présence réconfortante d’un ami est toujours un grand privilège.” C’est ce qui lui a donné l’inspiration pour écrire ce titre.

Les chansons de Nathan racontent l’histoire de sa vie, les moments joyeux comme les plus difficiles. Il met en mots les maux qui ont pu jalonner son parcours. Fin mai, il a sorti un Extended Play de deux chansons. Abrégé en EP dans le monde musical, c’est en quelque sorte un mini-album.

Déterminé à réussir, Nathan veut se donner tous les moyens. “J’ai envie qu’on découvre ma musique. S’il y a un mur à casser je vais le faire.” Il souhaite aussi se produire en concert un jour, ambition légitime de tout chanteur. Avec force et détermination, ce moment arrivera sans doute.