Vincent Montocchio
Le patriote !
Le directeur de l’agence Circus est connu pour l’amour inconditionnel qu’il porte à son île, qu’il a photographiée dans tous les sens et décryptée à l’infini. Vincent Montocchio était, tôt ou tard, un invité incontournable pour cette rubrique.
Propos recueillis par Jean-François LECKNING
Je suis né à… Gentilly, Moka
Cinq choses à faire quand on visite Maurice ? Prendre l’autobus. Monter le Pouce au lever du soleil. Visiter le Musée de la Photographie de feu Tristan Bréville. Partager une plage publique avec les Mauriciens. Participer à un atelier de ravanne de Kurty O’Clou.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire ici ? Il ne faut surtout pas s’interdire de parler de tous les tabous.
Ma balade préférée… Le sentier qui longe les falaises du sud.
Ma plage préférée…Une plage de l’est, là où le vent te fait te sentir vivant.
Le bâtiment devant lequel je m’arrête toujours ? Les tours improbables du marché de Curepipe.
Un lieu qui gagnerait à être valorisé ? L’île aux Fouquets, également connu comme l’île Phare. Un site du patrimoine national chargé d’histoire mais malheureusement laissé à l’abandon. On pourrait y ériger le musée le plus insolite de l’océan Indien.
L’eye-sore qui me torture le plus ? Le club du Dodo, à Curepipe, et tout ce qu’il représente.
Au restaurant, je commande… Au Dragon Vert de Quatre-Bornes, je commande toujours des hakien.
Le gajack dont je raffole… Les Gatopima (gâteaux-piments) et Dipin-Diber-Fromaz (Pain, beurre et fromage).
L’expression créole que j’utilise le plus…“Manz ar li”. Souvent acoompagné d’un “mo frer”.
Cinq prénoms très mauriciens ? Santa, Kevin, Raj, Joyce, Brayen.
Ma chanson mauricienne de tous les temps ? “La Métisse”, de Zulu, avec Mario Ramsamy.
Le must de la littérature mauricienne ? “Bénarès”, de Barlen Pyamootoo.
Le sportif à qui je demanderais un autographe ? Stéphan Buckland. Ce qui prouve que je me rapproche de la cinquantaine.
L’homme politique qui a marqué son temps ? Gaetan Duval. Une vision, du charisme, de l’audace, de la couleur…
Le député qui justifie le plus son salaire ? Sans hésitation Shakeel Mohamed. Probablement le seul homme politique mauricien à qui j’arrive à m’identifier un peu.
Qui pour illustrer un nouveau billet de banque ? Malcolm de Chazal. Ça aurait de la gueule, avec ses lunettes noires et son chapeau.
Le moment où j’ai été le plus fier d’être Mauricien ? Il y en a beaucoup et c’est difficile de choisir… Alors, en vrac, je dirais : Menwar qui passe sur France Inter ; Buckland sur la ligne de départ de la finale du 200 mètres des Jeux olympiques ; tous les Mauriciens dans les rues de Porlwi by Light ; Quand La Haye et les Nations Unies nous donnent raison sur les Chagos ; Quand Aneerood a passé le pouvoir à Paul ; Voir des mains de toutes les couleurs coudre un boudin vert au lendemain du naufrage du Wakashio ; Quand Kurty O’Clou, l’âme du groupe Lespri Ravann, dit à mon fils Joseph “To enn Morisien twa ! To bizin amen sa son la avek twa dan Canada to partaz nou kiltir!”
Vite, qu’on en finisse avec… Les clubs privés racistes. Tous, sans exception.
Un événement qui m’a fait pleurer ? Voir, impuissant, le noir se mélanger au turquoise (Ndlr : Naufrage du Wakashio).
Ce qui me manque le plus quand je voyage ? Ca serait mentir de dire que quelque chose de Maurice me manque quand je voyage. J’aime trop les voyages, le dépaysement, l’anonymat, la découvert de l’autre…
Si j’avais le pouvoir de changer quelque chose ? J’aimerais bien qu’on arrête de vouloir transformer Vacoas en Manhattan et Maurice en Singapour.