Shalini Barry

Des doigts de fée !

Greffer des cheveux, c’est l’art et la science de Shalini Barry depuis vingt ans. Au Centre de Chirurgie Esthétique de l’océan Indien, à Trou-aux-Biches, c’est l’un des maillons forts.

Texte | Jean-François LECKNING
Photo | Florence GUILLEMAIN

Shalini Barry est une orfèvre, une artiste. Mais elle ne le sait pas. Selon sa définition des choses, elle greffe des cheveux, point. Certes, c’est un métier qui requiert talent, précision et patience, elle le reconnait, mais une artiste, elle, Shalini ? Sa simplicité ne l’autorise pas à l’admettre.

Pour les éloges, on va donc passer par son employeur, Gérard Guidi, le directeur du Centre de Chirurgie Esthétique de l’océan Indien, qui ne se fait pas prier. “Shalini est une passionnée qui excelle dans ce qu’elle fait. Elle apporte ce petit plus qui fait toute la différence”, témoigne-t-il. “Avec vingt ans de métier, elle maitrise aujourd’hui tous les rouages de la greffe et a su transmettre son expérience et son enthousiasme à l’équipe rodée et solide qui l’entoure.”

Au centre, Shalini est considérée comme un maillon essentiel. C’est grandement sur ses épaules que repose en effet la réputation de l’établissement de Trou-aux-Biches. “J’adore ce que je fais, ce métier est taillé pour moi. C’est un don de Dieu”, acquiesce la jeune femme. “La greffe est une science et chaque cas est différent. L’agilité des doigts compte, mais le plus important c’est la patience et la concentration. Il faut parfois implanter jusqu’à 3000 greffons sur un patient.”

C’est par hasard que Shalini a débarqué au centre en 2001, à 19 ans. A l’époque, elle étudiait le business management et ne souhaitait pas encore se projeter dans le monde professionnel. C’est sa cousine, qui y travaillait déjà, qui l’a convaincue de tenter sa chance. “Je n’avais aucune idée de ce qu’était la greffe de cheveux. Au début, c’était difficile mais surtout délicat !”

Il faut dire que les techniques ont beaucoup évolué depuis. Au centre, on a désormais recours au FUE, une méthode moins invasive, plus précise et plus propre. Si certains cas sont plus difficiles que d’autres, rien ne fait pourtant peur à cette professionnelle aguerrie. “Avec les années, on parfait sa science, on apprend à maîtriser chaque rouage du métier”, dit-elle. Il faut compter une dizaine d’heures et 2500 greffons pour parfaire une greffe.

Si Shalini compte vingt ans d’expérience dans le métier, elle ne les a pas tous accumulés à Maurice. En 2011, elle avait suivi son mari Irvin en Australie et, là-bas, elle a eu le privilège de travailler aux côtés du Dr Barry White, chirurgien capillaire réputé de Melbourne. “Il aimait beaucoup mon travail et me faisait confiance. Sous sa tutelle, j’ai développé et affûté ma technique, parfait mes connaissances. J’ai beaucoup appris de lui”, reconnaît notre interlocutrice.

De retour à Maurice, en 2016, Shalini ne s’est pas fait prier pour reprendre son poste au CCEOI où, depuis, elle a carte blanche pour gérer son département à sa façon. Elle s’y emploie sans demi-mesure, avec un enthousiasme débordant. “Les choses sont tellement plus faciles quand on a une belle équipe autour de soi. Notre récompense, c’est quand le patient revient nous voir et nous remercie d’avoir changé sa vie. Ça, ça n’a pas de prix ! Rien que pour ça, je continuerai à faire ce métier toute ma vie…”