Par Jean-François LECKNING
Ce n’est plus du virus que nous devrions avoir peur, mais des retombées de ce deuxième confinement qui s’étend, qui s’étend, qui s’étend…
Loin de moi l’idée de banaliser quoique ce soit. Le virus est là et nous savons ce dont il est capable. Mais il me semble qu’à plus grande échelle, une qui échappe aux mesures et aux statistiques, il y a aujourd’hui d’autres maux dont on aurait tort de sous-estimer les conséquences : l’angoisse, la dépression, l’isolement, la sédentarité… Et puis, il y a surtout cette économie qui vacille une fois de plus, une fois de trop.
Combien d’entreprises vont devoir se fracasser sur l’autel de ce second confinement avant qu’on ne se rende compte qu’il y avait mieux à faire que de mettre à nouveau nos vies sur « pause » ? Combien de Mauriciens devront perdre leur emploi, combien de familles devront se retrouver à la rue, avant qu’on ne comprenne qu’il était suicidaire de jouer avec une économie déjà fragilisée ? Combien d’entrepreneurs déprimés, ruinés, endettés devra-t-on croiser avant qu’on ne réalise que les aides proposées par l’Etat n’étaient rien d’autre que des effets d’annonce, totalement inadaptées aux réalités des plus petites entreprises ?
L’homme n’est pas fait pour vivre cloîtré et reclus. Il a besoin d’air, il a besoin d’espace. Il a surtout besoin de travailler, de se sentir utile. Le confiner un moment parce que l’imprévu nous a rattrapés et qu’on est pris de court, je veux bien ! Mais ériger le confinement comme le recours ultime à tout bout de champ, ça ne va pas le faire. Parce qu’il va bien falloir apprendre à vivre avec la Covid.
Combien de temps encore ceux qui nous gouvernent, ceux qui prétendent savoir ce qui est bon pour nous, comptent nous priver de nos libertés les plus fondamentales ? Combien de temps encore allons-nous devoir subir à la télévision le défilé lassant et épuisant des Jagutpal, Joomaye et Gaud, les uns faisant les grands décomptes, les autres nous donnant des leçons de savoir-vivre, parfois avec une insupportable arrogance ?
Combien de temps encore allons-nous accepter que nous ne sommes pas autorisés à consulter le dentiste mais pouvons aller chez le coiffeur ? Que nous n’avons pas le droit de courir à l’air libre mais devons faire la queue pour payer nos factures ? Que certains accumulent des WAP à n’en plus savoir quoi faire pendant que le droit de circuler est refusé à des députés de l’opposition, à des avocats, à ceux qui en ont le plus besoin ?
Ces incohérences insultent notre intelligence. Elles sont insupportables !