ANJANITA MAHADOO
“L’Amérique, terre d’opportunités !”

Vous souhaitez que votre enfant poursuive ses études aux Etats-Unis mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Vous avez peut-être trouvé le pont idéal ! Depuis quatre ans, Anjanita Mahadoo propose ses services dans ce domaine. Conseillère en admission, cette ancienne élève du QEC, installée à Boston, a favorisé l’admission de plusieurs jeunes mauriciens au sein de quelques-unes des meilleures universités américaines.

(Entretien réalisé par Jean-François LECKNING)

–  Depuis 2014, vous proposez vos services aux Mauriciens désireux d’étudier aux Etats-Unis. Vous avez constaté qu’ils sont mal guidés, mal renseignés. Pensez-vous que beaucoup d’élèves passent à côté de leurs études et plus tard de leur carrière parce qu’ils ont fait de mauvais choix ?

 – A Maurice surtout, oui ! Notre système éducatif, hyper-académique, ne leur permet pas de se découvrir. Entre l’école et les leçons particulières, il ne leur reste plus beaucoup de temps pour des activités extracurriculaires.

Nous avons tendance à penser, à tort, que les seules professions dignes d’être exercées sont la médecine, le droit, l’architecture ou l’ingénierie. C’est dommage parce qu’il y a beaucoup d’autres filières émergeantes qui seraient peut-être plus adaptées à la personnalité, à l’intérêt et aux aptitudes de l’enfant. L’intelligence artificielle, par exemple, est un domaine plutôt méconnu mais grâce auquel des chercheurs ont pu faire avancer la médecine à une vitesse incroyable.

C’est une des raisons qui me poussent à proposer mes services à mes jeunes compatriotes. Je voudrais les encourager à étudier aux États-Unis où, contrairement à d’autres pays, les universités leur offrent la possibilité d’explorer différentes disciplines avant de se spécialiser dans une filière qui les intéresse et leur convient. Il est important d’aimer ce qu’on fait !

Votre enfant veut devenir chercheur, astronaute, artiste, physiciste ou acteur ? Rien n’est impossible. On peut même faire carrière en médecine sans un background scientifique au niveau du HSC !

–  Harvard et Stanford restent les universités les plus prisées aux USA pour leur prestige. On ne peut pourtant pas dire que l’offre est limitée puisqu’il existe plus de 3000 universités accréditées…

 – Je suis contente que vous fassiez cette remarque. A Maurice, les gens sont conditionnés à un système éducatif qui prime l’élitisme. La course aux classements commence tôt. Or, elle ralentit le développement de l’enfant. Cette mentalité, ancrée chez nous, poussent les parents à ne viser que des universités de renom qui ne garantissent pourtant pas la réussite. Or, aux Etats-Unis, il y a des centaines d’institutions tertiaires qui non seulement proposent une excellente éducation mais offrent aussi des bourses conséquentes, parfois même jusqu’à 100% tous frais inclus (scolarité, hébergement, nourriture, dépenses personnelles…)

Il ne s’agit pas seulement d’intégrer une université renommée, il faut encore tenir compte de caractéristiques importantes telles la rigueur, l’approche à l’enseignement, la pédagogie ou le climat intellectuel qui règne sur les campus. L’essentiel, c’est que l’élève se sente à l’aise, afin qu’il puisse s’épanouir sur le plan intellectuel et personnel. C’est cette idée que j’essaie de vulgariser auprès des familles mauriciennes. Quand un élève a la possibilité de se faire admettre dans une institution prisée, je l’encourage à élargir sa réflexion et ne pas tenir seulement compte du prestige.

–  Vous vivez aux Etats-Unis depuis 20 ans. Y a-t-il des régions que vous conseillez plus que d’autres ?

 – Quoi qu’on puisse penser, c’est un pays où il fait bon vivre. On est libre d’être qui on veut. On dit que l’Amérique est la terre des opportunités. C’est vrai, encore faut-il savoir les saisir ! Je ne connais aucun autre pays qui traite les étudiants locaux et étrangers sur le même pied d’égalité et qui proposent des bourses aussi généreuses et conséquentes. Je dis souvent à mes élèves qui viennent ici pour l’obtention d’une licence qu’ils ont largement les moyens d’aller chercher un doctorat, pourvu qu’ils y mettent du leur.

Concernant les régions, il faut savoir ce qu’on recherche. Le panorama est tellement différent de région en région qu’il y a de la place pour tous les goûts. Certains campus se trouvent en centre-ville, d’autres à la campagne, près des forêts, en bord de mer ou dans des régions où il neige souvent. Moi, je conseille aux élèves de ne pas avoir peur de l’inconnu, de sortir de leur zone de confort.

–  Quelles sont les difficultés qu’ils peuvent rencontrer aux Etats-Unis ?

 – Outre le décalage horaire, je ne vois aucune difficulté spécifique aux États-Unis qui pourrait dépayser un jeune mauricien ! Je n’ai jamais eu affaire à quelqu’un qui n’a pu s’adapter. La diversité culturelle est extraordinaire, et même qu’elle est répandue sur une plus grande échelle qu’à Maurice. Les élèves s’adaptent plus facilement ici qu’ailleurs.

Ce qui est vrai, c’est que certains prennent du temps pour se familiariser avec la pédagogie universitaire américaine, qui favorise la collaboration, le partage et l’épanouissement. Ça se comprend : ils ont passé tellement d’années à Maurice à courir derrière la récompense, à être en compétition avec l’autre ! Mais ça se corrige.

Le fait d’être loin de sa famille et d’avoir à se débrouiller seul alors qu’il a été surprotégé à Maurice peut poser quelques difficultés à l’élève qui n’est pas suffisamment mûr et indépendant. Mais ça n’est pas moins vrai pour celui qui va étudier en France ou en Angleterre. Du coup, c’est l’occasion idéale pour grandir et s’émanciper, pour devenir un adulte.

–  Pourquoi faudrait-il retenir vos services alors qu’internet foisonne d’informations et qu’on pourrait se faire admettre à moindre coût ?

– Justement, il y a tellement d’informations qu’on ne s’y retrouve plus ! Il faut savoir faire le tri. L’internet ne pourra jamais offrir l’attention individualisée, taillée sur mesure, que je propose à chacun. Je ne suis pas un manuel destiné à la masse. Je taille mon approche selon les besoins de chacun, ce qui me permet de connaître l’élève parfois fois mieux que ses proches et ainsi l’aider à embrasser leur unicité. On ne réinvente pas la personnalité d’un jeune. C’est une approche artificielle et incorrecte.

Mon background mauricien et ma formation américaine en psychologie et dans l’enseignement font de moi le pont idéal. Je maîtrise les deux systèmes, ce qui me permet de bien traduire tous les critères. J’ai fait des études avancées en “admission counseling” et je suis membre de plusieurs associations professionnelles qui régularisent mes approches dans le champ éducatif. Je m’instruis constamment sur les nouvelles tendances d’admission universitaire.

–  Concrètement, quels types de conseils donnez-vous aux parents et aux étudiants ?

 – En gros, je les aide à mieux comprendre le processus d’application et à gérer plus sereinement cette période délicate et stressante qui, parfois, coïncide avec le HSC. Je m’assure que le dossier est bien ficelé, ce qui rassure les parents, car ils ne sont pas toujours familiers avec les termes utilisés. Je passe ensuite aux choses plus subtiles : non seulement je donne à l’étudiant des informations utiles sur les études, la vie et les nouvelles tendances aux USA, mais je l’aide surtout à mieux se découvrir pour qu’il puisse proposer une meilleure version de lui-même.

Pour la plupart des Mauriciens, le coût est un critère prioritaire. Je juxtapose le background financier des parents aux bourses prospectives des universités américaines de façon à maximiser leurs chances d’en décrocher. A quoi sert-il de se faire admettre dans une université si on ne peut pas payer ? Je les aide donc à établir une liste d’universités qui cadrent avec leurs moyens…  En deux mots, j’essaie de rendre le système américain plus abordable et moins effrayant afin que les Mauriciens n’aient pas peur de tenter leur chance.

–  Vous êtes une vraie passionnée. Pour vous, on le sent, ce n’est pas qu’un business, mais une mission…

 – Vous avez raison. La réussite de mes anciens élèves témoigne de cette passion. Je forme les jeunes de mon pays du mieux que je peux, comme s’ils étaient mes propres enfants. J’essaie de faire une différence dans leur vie, peut-être même changer la vie de leur famille à jamais. Quand j’apprends qu’un de mes élèves a été admis avec une bourse en prime, je pleure de joie. C’est ma façon à moi de redonner à mon pays un peu de ce que j’ai reçu. Je n’aurais jamais pu contribuer de façon aussi significative si j’étais restée à Maurice. Au QEC, j’ai côtoyé un bon nombre de jeunes qui n’ont pas eu la chance d’exploiter leur plein potentiel. Qui sait ce qu’elles auraient accompli si elles avaient été mieux encadrées ?

–  Reste que retenir vos services a un coût j’imagine. Vous gagnez bien votre vie ?

– Comme à toute chose de valeur, j’ai dû attacher un prix minimum à mes services. Mais si ça ne tenait qu’à l’argent, je n’aurais jamais travaillé avec les Mauriciens ! Je me serais contentée d’autres audiences, comme l’Asie et les Etats-Unis, avec lesquels je travaille déjà, et où je serais beaucoup mieux rémunérée. Mon tarif n’est qu’une poussière si on le compare aux bourses dont les familles bénéficient sur quatre ans, souvent de plusieurs institutions à la fois. Je vais bientôt proposer des packages taillés sur mesure qui pourront répondre à un plus grand nombre.

–  Vous me disiez l’autre jour que le processus d’application ressemble davantage à un marathon qu’à un sprint. Ça fait peur !

 – C’est dur seulement si l’élève n’est pas bien préparé, ce qui est souvent le cas. Il est recommandé de s’y prendre tôt afin d’avoir le temps de faire un travail d’introspection et rendre le processus plus confortable. Je veux démystifier l’idée reçue qu’appliquer pour des universités américaines est compliqué. Il y a juste des subtilités qui peuvent échapper à ceux qui ne s’y connaissent pas. Par exemple, les universités britanniques demandent aux élèves d’écrire un “personal statement” alors qu’aux USA on leur demande un “personal essay.” Différence subtile, mais très importante puisqu’il ne s’agit pas d’un essai de GP !

–  Vu le coût des études universitaires, la chasse aux bourses est effrénée. Vous savez comment faire pour trouver la faille ?

 – Bien que les études universitaires coûtent sur papier plus cher aux Etats-Unis qu’ailleurs, la bonne nouvelle est que si ces institutions voient la valeur de l’élève et se décident de l’accepter, elles comblent la différence entre ce que les parents peuvent payer et le coût réel. Pour cela, il faut savoir s’y prendre, il faut se démarquer des milliers d’autres postulants en démontrant son unicité. J’utilise des approches individualisées pour présenter le meilleur dossier ; un qui sautera aux yeux des officiers.

POUR EN SAVOIR PLUS

Pour plus de renseignements sur le processus d’admission universitaire aux Etats-Unis, vous pouvez consulter le site web www.studyusaglobal.com ou contacter directement Anjanita Mahadoo à l’adresse suivante : [email protected]