ANJU RAMGULAM
Cœur tendre, plume tranchante

Qui n’a jamais pouffé de rire ou salué la justesse sarcastique des mots utilisés par Anju Ramgulam ? Chef d’édition et journaliste à La Sentinelle, chacun de ses papiers, aussi variés soient-ils, est accentué par cette griffe particulière qui la caractérise. Sa plume est à la fois drôle, créative et tranchante. Anju s’est prêtée pour nous au jeu du portrait chinois.  

(Texte : Yianna AMODINE – Photo : Brady GOORAPPA)

Si j’étais…UN POLITICIEN ?

Personne ! Je n’aime pas la politique. Ce n’est pas du tout mon truc. Ce que j’aime, en revanche, c’est “me moquer” des politiciens. Je ne me vois pas dans la peau de quelqu’un activement engagé dans la vie politique.

Si j’étais…UNE EXPRESSION ?

“Pran nisa”, bien sûr ! L’humour est une arme. Ça aide quelle que soit la situation. Si on arrive à trouver le côté marrant, ridicule ou sarcastique d’un événement, ça peut nous arracher un sourire. Ça m’aide aussi quand j’écris. Quand une connerie est marrante, je rigole un bon coup ! Et puis j’aime bien coller des noms aux gens ; Au bureau, j’ai un nom pour pratiquement tout le monde. Bref, “mo kontan pran nisa” ! Mais mon but n’est pas d’être méchante, en tout cas pas volontairement.

Si j’étais…UNE LANGUE ?

Le créole. Je suis fière de notre langue, qui mélange le français, l’anglais, etc… Nous avons des expressions bien à nous, qui rassemblent tout ce que nous sommes. Prenons justement l’exemple de l’expression “pran nisa”. Je ne trouve aucun équivalent, en français, qui pourrait exprimer ce que je veux dire avec autant de justesse. Je sais que c’est parfois mal vu, dans certains forums, de parler le créole, mais moi, ça me vient naturellement, même à l’écrit.

Si j’étais…UN PAYS ?

L’île Maurice, sans hésiter ! Pourquoi ? Parce que j’aime mon pays, tout simplement !

Si j’étais…UN FILM ?

“The Notebook”. C’est le film que j’ai vu le plus de fois. J’aime bien les films de ce genre. L’amour c’est un peu chiant, mais c’est beau en même temps…

Si j’étais…UN LIVRE ?

“Cyrano de Bergerac”, d’Edmond Rostand. Contrairement aux apparences, j’aime le romantisme et l’émotionnel. Ce livre qui m’a donné le goût de la littérature et de la langue française. J’ai toujours en ma possession celui que j’ai utilisé à l’école. Il n’a plus de couverture, mais il est toujours là.

Si j’étais…UNE CITATION ?

“The trouble is you think you have time.” J’ai récemment lu ça sur la page Facebook de “Tiny Buddha”. J’y vois un rapport à la mort, étant donné que la mort m’obsède depuis toujours. Je m’intéresse à tout ce qui a trait à la vie après la mort. C’est sans doute parce que j’ai peur de perdre mes proches, c’est ma grande hantise. D’ailleurs, j’aimerais bien écrire un livre sur la mort un jour.

Si j’étais…UN TABOU ?

Je ne crois pas aux tabous. J’aime bien pouvoir dire le maximum de choses sur tous les sujets, même au travail. Je sais qu’il y a énormément de tabous à Maurice, surtout par rapport aux religions, à l’unité, etc… Mais moi je n’ai aucun tabou, sauf peut-être ma vie personnelle. J’aime bien fouiller dans celle des gens, mais je n’étale pas la mienne. Le grand classique du journaliste !

Si j’étais…UNE DATE ?

Aujourd’hui, comme ça, sans raison particulière !

Si j’étais…UN FOOTBALLEUR ?

Je ne soutiens aucune équipe, mais je dirais Gerard Piqué. Il a l’air pas mal, non ? Enfin, ce ne serait pas mal qu’il me pique ! (Rires).

Si j’étais…UN HUMORISTE ?

Florence Foresti. Elle parle de choses qui m’interpellent : les femmes, les sujets du quotidien… Je la trouve sympatoche ! Sinon Gad Elmaleh ou Franck Dubosc.

Si j’étais…UN VERBE ?

Écrire. J’aime ça ! J’ai commencé à l’école. En Forme 5, pour une rédaction, j’ai raconté que j’avais violé Ryan Giggs (Rires). A l’époque, j’étais fan de Manchester United. Je rigolais toute seule en regardant mon papier. Je me suis dit : “Ça passe ou ça casse !” Et, devinez quoi… C’est passé ! J’ai même été classée quatrième au niveau national. J’ai toujours pris mon pied en écrivant. J’aime aussi lire, surtout des bandes dessinées. D’ailleurs, j’ai récemment volé un “Pixou” géant dans le cabinet d’un médecin parce que je n’avais pas fini de le lire !

Si j’étais…UN DERNIER MOT ?

Ferme ta gueule ! J’aurais dit B*** L***, mais là je ne peux pas, non ?