Nalini Aubeeluck
Après avoir connu le pire il y a cinq ans dans le sillage d’un accident vasculaire cérébral, Nalini Aubeeluck est de retour. Aujourd’hui, malgré des séquelles lourdes, l’ancienne Miss Météo est prête à croquer la vie à pleines dents. Ayant repris le travail depuis quelques mois, celle qui dirige le Nalini Dance Group depuis 1996 est plus déterminée que jamais à prendre une revanche sur la vie. Son questionnaire de Proust.
✍ Shareenah KALLA
📷 Manoj NAWOOR
La première chose à laquelle vous pensez le matin au réveil ? Dès que j’ouvre les yeux, je m’assure d’être encore là, toujours en vie. Ensuite, je fais une prière pour que tout se passe pour le mieux.
Votre état d’esprit actuel ? Un esprit sain dans un corps sain. Je me consacre à mes exercices, en prenant soin non seulement du côté droit affecté par mon handicap, mais aussi de tout mon corps, pour rester en forme.
Avec qui aimeriez-vous avoir une conversation sérieuse un de ces jours ? Avec mon fils Hans. Et pas seulement pour lui parler de travail et de spectacles.
Et vous lui diriez quoi ? Un peu de tout et de rien ! J’ai tellement de choses à partager avec lui par rapport à la vie.
L’expression qui vous poursuit ? “Top net !”
Cinq mots qui résument votre vie ? Bible, exercices, réseaux sociaux, voyages et mode.
Ce que vous ne rateriez pour rien au monde ? Les visites annuelles de ma sœur. Elle vit en Angleterre et revient chaque année. C’est tellement agréable de se retrouver en famille.
Si vous aviez la possibilité de choisir un autre métier ? Être actrice, histoire de rester dans le milieu artistique.
Votre devise dans la vie ? Du sommet au plus bas ! Et maintenant, petit à petit, le chemin se reconstruit.
Votre citation préférée ? “Trust in the Lord with all your heart, and do not lean on your own understanding. In all your ways acknowledge Him and He will make straight your paths.” (Proverbes 3:5-6).
Votre mot préféré ? “Amen !” Quand tout va bien, cela me semble tout naturel.
Le mot que vous n’aimez pas ? Echouer. En tant qu’entrepreneure, je ne suis pas à l’abri des échecs. Mais j’essaie constamment de trouver de nouvelles idées.
Votre grande qualité ? Mon besoin de réussir. Je m’efforce de le faire de manière exemplaire. Je prends le temps de bien faire les choses, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle.
Un défaut qui vous joue des tours ? L’oubli. Il m’arrive d’oublier complètement, de ne plus me souvenir de rien, même pas de mon nom. Cela rend la reconstruction particulièrement difficile.
Votre grande crainte ? Ressentir la peur. Dans certaines situations, surgissent parfois des crises de panique, des moments de vide.
Ce que vous regrettez le plus ? De ne plus pouvoir voyager. Ça me manque, j’adorais ça ! J’espère pouvoir reprendre l’avion très bientôt.
Une réussite, une seule… Avoir trouvé quelqu’un, en Christ, pour la vie et pour toujours.
Ce que vous détestez par-dessus tout ? Les cyclones. Ils provoquent tellement de dégâts.
L’activité qui ne vous lasse jamais ? Le sport. Avant, je me rendais régulièrement à la gym pour faire du spinning. Mais depuis mon AVC, je me consacre seulement à des exercices qui sont compatibles avec ma thérapie. Mon coach, Adam Moossun, et mon ergothérapeute, Narad Paudel, me suivent de près et avec une attention remarquable.
La dernière fois que vous avez pleuré ? C’était en réfléchissant à la tournure qu’a prise ma vie. Au début, je pleurais beaucoup, ce qui est normal. Aujourd’hui, bien moins.
La couleur qui vous parle ? Le blanc. Pour sa pureté, pour son côté angélique et divin.
Le bruit qui vous apaise ? Aucun bruit ne m’apaise. Le pire, ce sont les véhicules qui font un brouhaha dès cinq heures du matin, alors que j’essaie encore de dormir.
A quoi êtes-vous accro ? Aux réseaux sociaux. Je songe même à faire une cure pour m’en détacher !
Si ce n’était pas Maurice, où aimeriez-vous vivre ? Quelque part en Europe. Cela dit, j’adore ma petite île paradisiaque.
La personne qui vous inspire ? Sandra Bullock, une femme dynamique et pleine de charme.
La personne sur qui vous pouvez toujours compter ? Mon fils Hans. C’est mon confident. Je lui confie mes secrets et même ma vie.
L’année que vous aimeriez avoir connu ? J’évoquerai plutôt une date repère. Le 27 mars, le jour de ma naissance et de ma renaissance.
Le dernier livre que vous avez lu ? “Savoir Parler”, d’Yves Furet. C’est un ouvrage que j’ai ressorti après bien longtemps. A l’époque, j’apprenais le théâtre. Je l’utilise aujourd’hui pour réapprendre ma respiration, ma voix, ma diction, etc.
Le film qui vous a bouleversée ? “Cast Away”, avec Tom Hanks.
La chanson que vous ne vous lassez jamais d’écouter ? J’écoute un peu de tout. Donc, pas de préférence.
Le prénom que vous enviez ? J’aime bien quand on m’appelle par l’abréviation Nal. C’est court, simple et sympa.
La personne que vous aimeriez remercier ? Ma mère. Gratitude éternelle.
Si un magazine vous consacrait sa une, quel devrait en être le titre ? “Gone, But Born Again”. Ça résume bien mon parcours.
Sur votre épitaphe, on lira quoi ? “Earth, Angels, Heaven. Gone Forever.”
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise après votre mort ? “Bienvenue ! Les anges t’accueilleront et les comptes te seront communiqués.”
Avez-vous menti au cours de cette interview ? Mentir ? À quoi cela servirait-il ?