Agnès Fluet

En quête de tout

Agnès Fluet a la voix grave des femmes habituées à dominer la scène. De celles qui s’assument pleinement et qui marchent vers demain sans jamais regarder en arrière. La tête droite, le pas assuré et forcément des projets plein la tête. Son charme et son élégance ne passent jamais inaperçus, ne s’éclipsant que pour laisser transparaître un caractère bien trempé et une âme universelle. A l’aube de ses trente-trois, cette professionnelle du tourisme de luxe peut être fière du chemin qu’elle a jusqu’ici parcouru. Un chemin qui l’a notamment menée en Géorgie, dans l’ancienne Union Soviétique, où ses compétences ont été sollicitées par Marriott International, qui lui a proposé d’être le Spa, Wellness & Recreation manager d’un de ses hôtels. C’est la « Femme d’ici » de notre dernier numéro.

✍ Jean-François LECKNING
📷 Sachin SAGAR

AUTOPORTRAIT

 

Je suis une âme en mouvement, une passionnée aguerrie de l’hôtellerie de luxe, domaine dans lequel je fais carrière. J’aime beaucoup voyager aussi. Chaque destination est une opportunité de se réinventer, chaque rencontre une fenêtre ouverte sur un nouvel horizon. Il n’y a pas longtemps, j’ai posé mes valises en Géorgie, où j’ai pris de l’emploi au Marriott. Professionnelle méticuleuse, je me plais à mêler organisation et créativité dans tout ce que j’entreprends. Au-delà des apparences bien ordonnées, je suis toujours en quête de quelque chose : de beauté, d’émotion et de sens… La plus belle de mes quêtes reste toutefois la vie, celle qui s’épanouit dans les instants volés, dans les paysages inattendus et dans les défis qui me poussent à dépasser mes limites.

 

LE MEILLEUR…

 

“Je sais faire preuve de résilience. Quand je me mets un objectif en tête, je fonce. Mais je reste lucide dans mes choix. J’ai aussi tendance à être bienveillante envers autrui. Je ne lâche jamais les gens que j’aime.”

 

…ET LE PIRE

 

“Dans les moments difficiles, j’ai tendance à broyer du noir, sans nuances de gris. Autre chose, à force de trop penser aux autres, il m’arrive de m’oublier dans le processus. Il faut rééquilibrer tout ça.”

 

EN 2 MOTS…

 

Tu quitterais tout pour ? Pour le train de la vie… M’arrêter où je veux, quand je veux, pour contempler la beauté de ce monde et voir ce qu’elle a à offrir…

Le jour où tu t’es sentie seule ?  Il y a un an et demi, quand j’ai perdu mon père.

Ta définition de l’élégance ? L’aura qu’on dégage. On touche à l’âme. Ça va au-delà du physique. L’élégance, c’est aussi la bienveillance et la justesse envers les autres et peut-être aussi envers soi-même.

 Ça donnera quoi quand tu auras 50 ans ? J’espère que je serai satisfaite de mes choix, notamment de carrière. Je ne veux nourrir aucun regret. J’aimerai pouvoir dire que j’ai beaucoup donné et, en même temps, tellement reçu. Je me vois à table, au soleil, sous les arbres, et surtout en paix, entourée d’une petite famille aimante.

 

JE PRENDS

 

Une expédition en Alaska ? Je prends. Je voyage beaucoup en ce moment. C’est passionnant d’enchaîner les découvertes. L’Alaska doit forcément être magique à vivre.

Une année sabbatique ? Naaaa ! Je deviendrais folle. Je suis bien trop hyperactive pour rester à ne rien faire. Ça doit être fatigant de se reposer, non ? Une année, c’est long, et la vie est courte.

Une coupe de cheveux à la garçonne ? J’aime le changement, j’adore oser. Alors, oui, pourquoi pas ? C’est peut-être une idée à retenir pour quand j’aurais quarante ans.

Une session speed dating ? Je laisse ! Je suis à l’ancienne. J’aime l’approche élégante et ce genre d’exercice ne correspond pas du tout à mes attentes, à mon caractère et à ma façon de voir les choses.

 

JE CROIS…

 

Au bonheur ? Parfois le soleil se cache et il pleut à verse. C’est pourtant à ce moment-là qu’il faut danser. Apprenons à danser sous la pluie.

En moi ? Ma vie est un long fleuve, pas souvent tranquille. S’aventurer sur le terrain glissant de la confiance en soi demande du travail. Mais j’y arrive de plus en plus.

A la paix ? La haine s’acharne sur le monde. L’humanité traine des blessures qu’on n’arrive plus à panser. Nous sommes embarqués sur un train de guerres. Ce monde, plus que jamais, a besoin qu’on pense à la paix. Changeons, de grâce !

Au mariage ? Oui, j’y crois. Malgré des chemins rocailleux, j’ai vu mes parents s’accrocher jusqu’au bout à l’engagement de vie qu’ils ont pris l’un vis-à-vis de l’autre… Pour faire durer un mariage, il faut deux êtres soudés et honnêtes. Aujourd’hui, les jeunes renoncent dès la première difficulté.

 

JE SUIS…

 

Adepte du… bien-être, de l’hôtellerie, du luxe et de l’élégance dans le monde du tourisme. Tout ce qui touche à ma carrière.

Fascinée par… les voyages. Je suis toujours impatiente de découvrir de nouveaux pays. Le choc des cultures ne me fait pas peur.

Inspirée par… Maud Ankaoua. Ancienne conseillère financière ayant assisté plusieurs startups, elle est désormais au-devant de la scène littéraire française avec, à son actif, plusieurs romans qui ont marqué les esprits. J’ai adoré lire son “Kilomètre zéro, le chemin du bonheur”, basé sur le bien-être personnel et la quête de soi.

Allergique aux… arrivistes ! Je parle de ceux qui n’ont aucun scrupule à écraser les autres, ce qui ne les empêche pas, le soir venu, de dormir paisiblement la tête sur l’oreiller.

 

OUI-NON…

 

Branchée ? Oui. Je suis fan de tout ce qui est chic et vintage classique. Ce n’est un secret pour personne que j’attache une grande importance à mon look et que j’adore m’habiller ! (Rires)

Croyante ? Oui. Et pratiquante de surcroît ! La foi procure joie et bien-être. Nos moments de vie doivent s’accompagner de remerciements à Dieu.

Jalouse ? Non, j’ai du mal. Je suis ravie du bonheur de l’autre. La jalousie est un vilain défaut.

Indépendante ? Oui, ultra ! Je ne dépends de personne, ce qui n’est pas toujours simple. Je suis du genre à ne jamais demander de l’aide, à vouloir tout faire moi-même. C’est épuisant.