Yannick Devilliers

“Fumer est passé de mode !”

Vous avez essayé les patches nicotiniques, les chewing-gums, l’acupuncture, l’hypnose ? Vous avez même, peut-être, lu le best-seller d’Allan Carr, “La méthode simple pour arrêter de fumer” ? Oui, je sais… Ça n’a pas marché !

Cinq ans, dix ans, vingt ans après, vous en êtes toujours là, au point mort. A puer le tabac. A noircir dents et poumons. A répandre vos cendres partout au salon, ce qui a le don d’irriter madame. A déserter votre poste de travail toutes les demi-heures, juste pour avoir droit à votre petite dose. Et ne parlons même pas du porte-monnaie que vous dévidez…

Si vous vous retrouvez dans ce tableau noir que je viens de dépeindre, ne perdez pas espoir pour autant. Apparemment, une méthode de la dernière chance mériterait d’être essayée : l’auriculothérapie. Autrement dit le sevrage tabagique par voie de laser. Une méthode développée, affinée et brevetée par la franchise laserOstop, désormais présente à Maurice. Elle aurait sevré un demi-million de fumeurs à travers le monde.

Alors, pourquoi pas vous ? Pourquoi pas moi ? C’est en tous cas l’espoir que j’ai nourri, moi, fumeur devant l’éternel, après être tombé sur des avis positifs laissés par quelques amis sur Facebook. Tous des écorchés de la clope, comme moi. Tous des gars susceptibles de faire pâlir les plus grands sapeurs-pompiers du pays. Tous, en tous cas, répètent à l’envie qu’ils ont réussi, qu’ils sont sevrés !  

Avant d’essayer à mon tour, j’ai voulu comprendre de quoi il s’agit et surtout comment ça marche. J’ai donc pris rendez-vous avec Yannick Devilliers, coach en sevrage tabagique et responsable des deux centres laserOstop de Maurice. J’avais quelques questions à lui poser. Je suis sorti de là plein d’espoirs. Il jure sur ses grands chevaux qu’en moins d’une heure, et pour Rs 6000, il éteindra tous mes récepteurs nicotiniques et anéantira ma dépendance physique à la nicotine. Ça vaut la peine d’essayer, non ? En tous cas, je vous tiendrai au courant…

✍ Jean-François LECKNING

En moins de deux ans, laserOstop s’est positionné comme un acteur incontournable du sevrage tabagique à Maurice. Après Grand-Baie, vous voilà installés à Ebène… Les affaires se portent bien on dirait ?

Nous avons de très bons résultats, c’est indéniable. Le fait d’avoir ouvert un deuxième centre confirme que nous avons été bien accueillis par les Mauriciens, qu’il y a une demande… Le bouche-à-oreille a joué pour nous, de même que les nombreux avis favorables laissés par nos clients sur Google ou Facebook. Cela dit, à travers Ebène, nous voulions surtout nous rapprocher de la population, vu la densité du centre de l’île.

En chiffres, ça donne quoi ?

500,000 personnes ont arrêté de fumer grâce à la méthode laserOstop, qui compte aujourd’hui plus de 300 centres à travers le monde. En France, où tout a commencé, l’expansion a été tentaculaire, avec 130 centres. Nous sommes maintenant présents en Suisse, en Belgique, en Roumanie ; bientôt en Espagne, au Portugal, en Italie, aux Etats-Unis, au Canada… Cette demande croissante est la preuve que notre méthode est reconnue.

Pourquoi avoir choisi l’île Maurice ?

Après huit ans à La Réunion, mon épouse et moi avons fait le choix de venir nous installer ici. C’était donc une opportunité pour nous d’ouvrir une antenne à Maurice.

Le cahier de charges est lourd pour un franchisé laserOstop ?

Très ! Il y a beaucoup de choses à mettre en place, des normes à respecter, des demandes à faire, des dossiers à monter…

En peu de mots, c’est quoi la méthode laserOstop ?

Avant toute chose, il faut comprendre qu’il y a deux types de dépendance à la cigarette. La première est physique, la seconde psychologique et comportementale. Le laser traite exclusivement la dépendance physique à travers un procédé dit de photobiomodulation. Nous disposons d’un outil unique, qui a été développé et breveté par notre groupe. Ce procédé s’appuie sur l’auriculothérapie, une approche de médecine dérivée de l’acupuncture, et à travers laquelle on appose une impulsion laser sur des zones précises des oreilles et du nez.

Quel en est l’objectif ?

Désinformer les nerfs situés dans ces zones et envoyer au cerveau le message que la dépendance nicotinique a été désactivée. Comme les nerfs n’ont pas de mémoire, ça va leur permettre de repartir sur un système de récompense naturelle, avec une sécrétion normale de dopamine. Pour faire simple, on va venir, à travers ce procédé, annuler l’ensemble des symptômes physiques découlant de l’arrêt du tabac : tremblements, sueurs froides, forte irritabilité… Parce que la cigarette est une drogue, les fumeurs ont beaucoup de mal à s’en défaire. Ils ont besoin de leur dose quotidienne de dopamine, chez eux trois fois plus élevée.

Vous suggérez que la dopamine est la clé du problème ? C’est donc un psy qu’il faut consulter… (Rires).

Laissez-moi vous expliquer simplement : quand on fume, le corps produit trois fois plus de dopamine, ce qui augmente le seuil de plaisir à atteindre. Le cerveau crée des “récepteurs nicotiniques”, qui sont responsables de la dépendance physique. Ces récepteurs réclament constamment de la nicotine. Grâce au laser, on vient les “éteindre”, ce qui permet de supprimer le besoin physique et de rééquilibrer la production de dopamine.

Vous répétez, à l’envie, que vous êtes sûr de votre méthode. Doit-on conclure que vous garantissez le sevrage tabagique à tous vos clients ?

Ce qu’on garantit, c’est la partie la plus importante, à savoir la désactivation des récepteurs nicotiniques. Et c’est parce que nous sommes sûrs de notre approche que nous nous permettons de proposer une garantie de douze mois. En cas de rechute, nos clients peuvent revenir nous voir. Cela dit, dans 99% des cas, les rechutes ne sont pas liées aux symptômes physiques, mais aux symptômes psychologiques et comportementaux…

…Ce que vous n’êtes pas en mesure de garantir, c’est ça ?

Non, effectivement, on ne peut pas effacer au laser ce qui a été imprégné dans la mémoire. On peut désactiver les récepteurs nicotiniques, mais pas les habitudes des gens. C’est pour cette raison que nous proposons, en amont de la séance d’auriculothérapie, un coaching d’une demi-heure exclusivement dédié à cette dépendance comportementale et au cours duquel nous partageons plusieurs astuces.

L’une d’elle, je l’ai lu quelque part, est de créer un nouveau référentiel de gestes et d’habitudes. Plus facile à dire qu’à faire, non ?

Un fumeur a souvent ancré des habitudes depuis des années. Pour réussir, il est essentiel de rompre avec certaines routines. Par exemple, changer quelques gestes du quotidien, comme modifier son rituel du matin ou adopter de nouvelles habitudes lors de soirées entre amis. Cela permet d’éviter les automatismes liés à la cigarette. C’est pour cela qu’à la suite d’un rendez-vous chez laserOstop, l’une de nos praticiennes prendra le temps de vous donner de nombreux conseils et astuces adaptés à votre situation pour vous aider à contrer ces habitudes et maximiser vos chances de réussite. Bien sûr, ces ajustements demandent un effort personnel, car notre méthode agit sur la dépendance physique, mais le changement de comportement reste une étape clé dans le processus d’arrêt.

Pour éviter les tentations, le plus simple, finalement, serait de rester chez soi pendant quelque jours (Rires)…

Ce n’est pas ce que je recommande. C’est la meilleure façon de se mettre à cogiter, de se rappeler qu’il manque quelque chose. Or, le but du jeu est de se convaincre qu’on a repris le contrôle de sa vie, qu’on ne se laissera plus manipuler par un bâtonnet de six centimètres. Au contraire, sortez, faites du sport, méditez, occupez-vous l’esprit. Plus vous serez actifs et bien dans votre tête, moins grands seront les risques de rechute. Au bout de quinze jours, vous n’y penserez plus… Mais, je le redis, il y a une part d’efforts à faire. On ne peut pas effacer trente ans de mauvaises habitudes du jour au lendemain.

Vous prenez le soin de prendre des nouvelles de vos clients quand ils sortent de chez vous ?

Sweety, notre secrétaire, est formée pour les accompagner dans leurs difficultés. Un appel de suivi est prévu sept jours après chaque rendez-vous, afin de faire le point sur l’arrêt du tabac. Le secrétariat reste à disposition durant les horaires définis. Grâce à notre garantie de 12 mois, nous vous assurons un accompagnement continu : nous restons disponibles pour répondre aux questions, pour soutenir en cas de difficultés ou intervenir face à un risque de rechute. La réussite de nos clients est notre priorité.

Que répondez-vous à ceux qui disent que le sevrage tabagique n’est qu’une affaire de volonté, qu’on peut s’en sortir seul… 

Que c’est possible. Que certains y sont parvenus, moi le premier. Mais que c’est tellement plus difficile considérant les lourdes séquelles de la dépendance physique. En arrêtant seul, on ne désactive pas les récepteurs nicotiniques immédiatement. Le laser lui, permet un effet immédiat. Dès la fin du rendez-vous, on est considéré non-fumeur. Nous aidons les personnes qui, malgré leurs efforts ou l’utilisation d’autres méthodes, n’ont pas réussi à se libérer de cette dépendance.

Culturellement, socialement, fumer a été un effet de mode pendant longtemps, une façon de s’intégrer. C’était bien vu. Aujourd’hui, la tendance s’est définitivement inversée ?

Je n’ai pas la prétention de comprendre tous ces schémas-là, mais tout porte à le croire. Fumer n’est plus à la mode. Le fumeur passe aujourd’hui pour un paria. Celui qui, au restaurant, va se lever de table, s’extraire du groupe, pour avoir droit à sa petite dose. Ça passe mal. Il est de plus en plus laissé au bord de la société. C’est, d’ailleurs, l’une des principales raisons pour lesquelles on fait appel à nous

Plus que pour les bénéfices de santé ?

Etrangement, oui. Tout le monde sait que fumer est dangereux, mais on arrive à se convaincre que les grandes maladies c’est pour les autres. Mauvaise nouvelle, c’est faux ! Je ne vous apprends rien, les bénéfices du sevrage tabagique sont majeurs. Au-delà de limiter les risques de cancer ou de maladies cardio-vasculaires, vous allez rapidement retrouver vos capacités pulmonaires. Finis les essoufflements sur l’escalier. Au bout de sept ans, vos poumons seront comme neufs. Le corps humain est quand même bien fait, non ? Vous retrouverez aussi le goût et l’odorat, des sens que le fumeur a progressivement endormi. Et je ne parle même pas des économies que vous allez faire.

Est-ce que le traitement au laser marche sur les dépendants à l’héroïne ?

La méthode LaserOstop est brevetée pour l’addiction au tabac, pas pour les drogues dures. Pour le cannabis par contre, oui, on peut traiter. On peut aussi traiter l’addiction au sucre.

Pensez-vous que le monde deviendra un jour non-fumeur ?

Je l’espère. La cigarette est un fléau dramatique dont on minimise malheureusement la portée. C’est une drogue, sauf qu’elle est socialement admise.

Mais laserOstop n’aura plus sa raison d’être si c’est le cas ? (Rires)

D’autres addictions arrivent. On se renouvellera (Rires)