Barbara Vigier de Latour
La force de la pensée
Coach de vie et formatrice certifiée, Barbara Vigier de Latour a longtemps travaillé sur la gestion du stress et la résilience mentale, ce qui lui permet, aujourd’hui, de proposer à ses clients de solides outils pour veiller à leur bien-être.
Elle-même toujours en quête de sa vie idéale, jamais lasse de se poser des questions essentielles et existentielles, cette aventurière-née, un tantinet audacieuse, confie ne jamais avoir eu peur de l’échec. Ce qui explique sans doute pourquoi elle a, un jour, relevé le pari de faire le tour des Annapurnas, dans l’Himalaya, toute seule, en sac-à-dos…
Née en France d’un père d’origine espagnole portant fièrement le patronyme basque Cabre Ibarra et d’une mère qui puise ses racines de la vieille aristocratie russo-polonaise, Barbara a grandi en Guadeloupe, épousé un Mauricien et laissé ses empreintes au fin fond du Vietnam… Une vraie citoyenne du monde qui ne se lasse pas de contempler la beauté de la nature qui l’entoure et qui éveille ses sens à l’infini.
✍ Jean-François LECKNING | 📷 Karl AHNEE
La première chose à laquelle vous pensez le matin au réveil ?
A la gratitude d’être vivante, de pouvoir ressentir mon corps. Qu’est-ce qu’on va faire de cette journée ?
Votre état d’esprit du moment ?
Je suis à une étape de ma vie où je cherche un nouvel équilibre, où je suis en quête de ma vie idéale. Cela passe par le besoin de repenser mes routines et mes objectifs de vie. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions. Qu’est-ce qui me rend heureuse ? Vers quoi je tends ?
Avec qui aimeriez-vous avoir une conversation sérieuse un de ces jours ?
Pas forcément une conversation, mais j’aurais aimé rencontrer le Daïla-Lama pour méditer avec lui et ressentir ce qui se dégage de ce grand homme.
Et vous lui diriez quoi ?
Peut-être qu’on aurait pu se parler au-delà des mots ? A travers le ressenti, à travers une énergie…
L’adjectif qui vous qualifie le mieux ?
Aventurière. C’est un trait de famille que j’ai hérité de ma grand-mère et que j’ai à mon tour transmis à ma fille. Chez nous, ils sont plusieurs, au fil des années, à être partis à l’aventure, à avoir exploré le monde, à s’être installés un peu partout. Moi, j’ai grandi en Guadeloupe, j’ai épousé un Mauricien, je reviens d’un trip en sac-à-dos au Vietnam… L’année dernière, j’ai grimpé l’Himalaya, toute seule. La vie est une aventure permanente.
Cinq mots qui résument votre vie ?
Découvertes, conscience, amour, nature et surtout état d’esprit. Comprendre l’impact de notre état d’esprit sur nos émotions a été, pour moi, un tournant décisif. Ça a changé ma vie. Etant très sensible, j’ai toujours subi mes émotions. Or, ce sont les pensées qui créent les émotions. Avoir le contrôle de ses pensées aide à mieux vivre sa sensibilité. L’être humain génère 60,000 pensées par jour. La plupart sont répétitives et négatives.
Ce que vous ne rateriez pour rien au monde ?
Les moments passés avec mes enfants et ceux à contempler la nature. Un coucher de soleil ou la vue que qui s’offre à nous depuis le sommet d’une montagne sont des connexions à la vie.
Si vous aviez la possibilité de choisir un autre métier ?
J’ai été en constante évolution toute ma vie. Je suis passée de développeuse d’affaires à coach et formatrice certifiée. Ce métier, je l’ai choisi pour me rapprocher de l’humain, dont le fonctionnement m’a toujours fascinée.
Votre devise dans la vie ?
“Quand je me dispute avec la réalité, je perds à tous les coups”, nous dit Byron Katie. J’adhère ! Savoir accueillir ce qui est, sans jugement, nous permet d’être libre et d’avancer sereinement. Se disputer avec la réalité cause une souffrance inutile.
La citation qui vous parle ?
“Ne rêve pas ta vie, vis tes rêves.” (Bernard Asleyr)
Votre mot préféré ?
Audace. Je suis timide, mais audacieuse. Je sors tout le temps de ma zone de confort, je ne crains pas l’échec… Il le faut si on aspire à suivre ses rêves, si on veut trouver ce qui fait vibrer l’être unique que nous sommes.
Celui que vous n’aimez pas ?
Obligation. Je préfère choisir de faire des choses plutôt que de me les imposer. Cette liberté de choisir me motive à passer à l’action, le cœur content, sans trainer les pieds.
Votre grande qualité ?
La bienveillance. Je souhaite le bonheur des autres. Profondément. Sincèrement. Tout le monde mérite d’être heureux. Je suis convaincue que chacun fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a.
Un défaut qui vous joue des tours ?
J’ai longtemps considéré ma sensibilité comme un défaut avant de réaliser que c’est, en fait, une grande force qui me permet de comprendre les gens, le monde.
Votre plus grande crainte ?
Perdre les gens que j’aime. Je ne suis pas douée pour le deuil.
La chose dont vous êtes le moins fière ?
Je fais des erreurs, comme tout le monde, mais j’essaie d’apprendre. Il faut savoir se pardonner.
Une réussite, une seule…
Mes deux enfants. Vous n’imaginez pas à quel point j’en suis fière.
Ce que vous détestez par–dessus tout ?
L’hypocrisie et la mauvaise foi. Je ne veux pas participer à cela.
L’activité qui ne vous lasse jamais ?
Être dans la nature. C’est mon boost, mon oxygène, ma connexion avec la beauté de la vie et la simplicité des choses.
La dernière fois que vous avez pleuré ?
Je pleure facilement et souvent. De rires avec ma fille. Ou de tristesse en lisant un livre ou en écoutant une chanson. J’ai le cœur au bord des yeux.
Le remord qui vous poursuit ?
Ça, je n’en parlerai pas (Sourire).
La couleur qui vous parle
Le rose fuchsia. Il donne du peps et diffuse beaucoup d’optimisme.
Le bruit qui vous apaise ?
Celui des vagues. J’adore méditer avec, prendre l’énergie de la mer.
A quoi êtes-vous accro ?
Aux voyages. J’ai voyagé toute ma vie, partout.
Si ce n’était pas à Maurice ou aimeriez-vous vivre ?
En Espagne, pour renouer avec mes racines. Mais aussi pour le côté jovial, festif et accueillant des Espagnols. Mon grand-père est de Barcelone.
La personne que vous aimeriez remercier ?
Mon père, Georges. Il m’écrit souvent pour me dire qu’il m’aime et qu’il croit en moi.
La personne sur qui vous pouvez toujours compter ?
Ma petite sœur Chloé. Nous sommes très liées. Il y a douze ans d’écart entre nous.
La personne qui vous inspire ?
Ma grand-mère, qui avait une force de caractère extraordinaire, mais aussi ma mère, qui a été une battante et un exemple de réussite pour ses filles. Elles ne sont malheureusement plus là.
L’année que vous aimeriez avoir connu ?
J’aurais bien aimé avoir connu l’énergie de mai 1968, marqué en France par une vaste révolte estudiantine de nature sociale, politique et culturelle. La jeunesse revendiquait plus de justice sociale et des relations égalitaires dans le travail, les études et la famille. La place de la femme dans la société, sa liberté sexuelle et son droit à disposer librement de son corps occupaient une place majeure dans le débat.
Le dernier livre que vous avez lu ?
“Les 8 lois de l’amour”, de Jay Shetty, ancien moine hindou et coach de vie. Un super livre que je recommande. L’amour est un sujet dont on devrait parler plus librement tant son impact sur le bonheur est grand. Qui nous apprend à aimer ?
Le film qui vous a bouleversée ?
“La vie est belle”, film de Roberto Benigni, qui parle du sort des juifs dans les camps de concentration pendant la guerre et qui montre la force de volonté de ceux qui ont survécu. C’est un film sur la résilience. J’en ai beaucoup pleuré.
La chanson que vous ne vous lassez jamais d’écouter ?
“Respect”, d’Aretha Franklin. Ça me donne la pêche.
Le prénom que vous enviez ?
Aucun. Barbara me convient très bien.
Sur votre épitaphe, on lira quoi ?
Je n’y ai jamais pensé, sans doute parce que j’ai prévu d’être incinérée… Va pour “Une douce âme, une fleur sauvage. Parmi les étoiles, elle a trouvé la paix.”
Si un magazine vous consacrait sa une, quel devrait en être le titre ?
“Libre comme le vent.”
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise à votre mort ?
“Tu as apporté de la lumière au monde.” En tous cas, c’est ce que j’essaie de faire.
Avez-vous menti au cours de cette interview ?
Je ne vois pas à quoi ça sert de mentir.