Gabriel Robert

Du soleil dans la voix

A 22 ans, le Mauricien Gabriel Robert est chroniqueur chez RFM, la célèbre radio Parisienne, rien que ça ! Voilà deux ans qu’il y apporte un peu de chez nous : le soleil, ce côté jovial qui fait qu’on peut rire gentiment de tout et ce joli petit accent bien mauricien. Mais c’est la passion et le travail acharné qui, par-dessus tout, l’anime et le guide dans ses chroniques.

✍ Axelle GAILLARD | 📷 RFM

“Bravo Gaby, qu’on retrouve tous les lundis sur RFM à partir de 8h50 !” La voix est d’Albert Spano, le célèbre coprésentateur des matinales de RFM aux côtés de la jolie Caroline Ithurbide. Ce jour-là, il prenait le relai de notre compatriote Gabriel Robert, qui venait tout juste de terminer sa chronique.

Gabriel est chroniqueur de l’émission à forte audience Le meilleur des réveils, tous les jours, de 6h à 9h30. Il y présente trois chroniques. Les lundis, dans Vrai ou Fake News, il met au défi de démêler le vrai du faux. Les mercredis, place à Première Fois, où il a récemment présenté le tout premier enregistrement de la vedette Dua Lipa. Enfin, les vendredis, c’est le moment du Débrief de la Semaine, un récap de tous les moments drôles ou gênants des jours précédents. “Caroline Ithurbide est tellement cash et marrante, tellement censée aussi, que je rebondis souvent sur ses interventions”, partage le jeune homme.

Tout a commencé lorsque Gabriel Robert fréquentait les bancs du Lycée des Mascareignes. A l’époque déjà, il aimait s’exprimer à l’oral et travailler sur des projets qu’il pouvait ensuite partager sous forme de présentations ou d’exposés. “Mais j’étais encore loin d’imaginer que j’allais devenir chroniqueur radio !”

Après le Bac, quand vient le moment de faire des choix pour son avenir, Gaby hésite et décide de prendre une année sabbatique. Pour se chercher, se comprendre, être mieux à même de réfléchir à son orientation. Cette année où il met sa vie sur pause lui permet de découvrir la radio. Lors d’un stage à Radio One, il se voit confier la responsabilité d’une chronique dans l’émission animée par Daniella Grandcourt. “J’ai été tout de suite épaté par la qualité du studio et le matériel hyper professionnel à la disposition des animateurs”, se souvient Gabriel.

Quelques semaines plus tard, il est invité à passer un casting aux côtés Vincent Duvergé pour un clip de One TV. Mais l’humouriste faisant le choix de prendre une autre voie dans sa carrière, c’est donc aux côtés de Christophe Saint-Lambert qu’il débute, avec des séries policières drôles et d’autres sketchs encore. “On a fait du 400,000 vues avec certaines de nos vidéos. Pour un petit pays comme le nôtre, c’est vraiment pas mal du tout”, se réjouit le jeune homme.

Fort de cette première expérience aboutie, Gabriel prend la décision de s’orienter définitivement vers la radio. Il s’inscrit dans une école spécialisée à Paris. Son arrivée dans la capitale française marque le début d’une nouvelle aventure. Ses études se déroulent à merveille et il enchaîne les stages, notamment chez Nostalgie, où on lui confie l’antenne pour donner des infos sur les artistes, des sorties cinéma et des billets d’humeur. Il y apprend également la rigueur et le respect du temps de parole, des compétences essentielles dans le monde de la radio. “Je me suis fait un peu de culture musicale, ce qui va me servir plus tard.”

RFM, chaîne à grande écoute

C’est lors de sa deuxième année d’études qu’il découvre RFM à l’occasion d’un stage qui va lui ouvrir une belle opportunité. On lui demande en effet de gérer les réseaux sociaux de la radio et de participer à des émissions aux côtés d’Alberto Spano et de Caroline Ithurbide, les animateurs les plus cotés de la radio. “Au début, on me présentait comme Gaby le Mauricien. Je mettais du soleil sur les ondes et dans leur quotidien”, s’enthousiasme-t-il.

Après l’obtention de son BTS, Gabriel Robert a la possibilité d’intégrer une radio lyonnaise, mais il fait le choix de rester à Paris, d’autant plus que RFM l’invitait à poursuive l’aventure. “Il faut dire que c’est une chaîne nationale à grande écoute. Son émission reine est écoutée par un million d’auditeurs chaque jour. C’est une opportunité d’ouverture gigantesque”, justifie notre compatriote. Il ne se fait pas prier pour mettre les pieds à l’étrier. Très vite, Gaby apprend à écrire une matinale, à trouver des infos fun et des insolites, à décrypter l’actualité pour construire une émission qui va plaire aux auditeurs de RFM. “Ecrire pour les autres c’est toujours un peu compliqué au début, mais j’ai très vite aimé ça”, avoue notre invité. “Tu écris une blague ou une info et tu la vois naître différemment dans la bouche de quelqu’un d’autre, tu es témoin de la réaction du public. C’est gratifiant.”

Gabriel vit sa première vraie saison en tant qu’employé de RFM et se sent pleinement épanoui. “Je suis surtout très reconnaissant de l’opportunité qui m’a été offerte. Rares sont les jeunes qui ont la chance de devenir chroniqueur sur une radio nationale en France”, reconnait-il.

Et quel conseil donnerait-il à un jeune qui voudrait suivre sa voie ? “C’est de se rendre disponible en toutes circonstances, surtout quand les autres n’auront pas su l’être !” C’est comme cela qu’il s’est retrouvé, contre toute attente, à l’antenne de Radio One un 1er janvier, même si ce jour-là il était à Blue-Bay et donc, à première vue, pas très accessible. “Il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent”, insiste-t-il.

Le chroniqueur de RMC évoque aussi le besoin de travailler sans relâche, parfois à des heures indues et sous pression. Le besoin, par ailleurs, de bien choisir ses sources, de contre-vérifier l’info pour s’assurer qu’elle soit fiable, de se forger sa propre personnalité pour avoir un libre-arbitre plutôt que de se contenter d’être la pâle copie d’un autre animateur. “Il faut oser être différent, ne pas s’inspirer de ce qui se fait déjà, mais savoir apporter sa propre touche”, explique-t-il. Il souligne également l’importance de la curiosité et de l’ouverture d’esprit. “Il faut être avide de découvertes, toujours en quête de nouvelles informations, de nouvelles idées…”

En amont de chaque émission, il y a tout un travail de recherches, prévient Gabriel. L’info doit être vérifiée et contre-vérifiée. Il faut parfois en rajouter une de dernière minute, changer un aspect, savoir habiller la chronique. “La radio, c’est un monde de perfection”, explique le Mauricien. “Il n’y a pas de place pour l’erreur, parce que c’est du direct, parce que c’est la crédibilité de la chaine qui est engagée.” Et d’expliquer qu’une matinale c’est surtout du contenu, qu’on rigole sans cesse, qu’il faut savoir entretenir et amuser les auditeurs. Mais insiste-t-il, le plus important reste la passion. “Sans passion, on ne peut pas réussir dans ce métier.” Une évidence même.