RAKESH & DIKSHA KALACHAND : La dynamique du bonheur

RAKESH & DIKSHA KALACHAND
La dynamique du bonheur

A deux, ils dirigent Kalachand Bedding World, l’empire des matelas. Rakesh et Diksha Kalachand, parents de deux jolies petites filles, ont su trouver le juste équilibre travail-maison. Ils nous racontent leur histoire.

Texte : Mireille MARTIN – Photo : Brady GOORAPPA

A la tête d’une entreprise composée d’une cinquantaine de personnes, Rakesh et Diksha Kalachand sont unis à la ville comme dans la vie. Leur complicité est belle à voir. Ils sont unanimes à dire que leur relation est fondée sur une franchise et une certitude : celle d’être faits l’un pour l’autre. “Il est mon ami, mon mari, mon frère mon confident. On ne se cache rien. Je préfère, même si c’est parfois dur”, témoigne d’emblée Diksha Kalachand.

Ce que Rakesh, lui, admire chez sa femme c’est son caractère de bosseuse et ses qualités de mère. “C’est la maman parfaite. Mais avant de connaitre cet aspect de sa personnalité, ce que j’ai admiré chez elle, c’est sa manière de penser. Je trouve qu’elle est une femme accomplie, bien éduquée par sa famille. Diksha, à la différence d’autres filles que j’avais connues, ne s’occupe pas que de sa personne.”

La trame de leur histoire a toute la magie et l’allure d’un scénario de film. Et lorsqu’ils se la remémorent, des étoiles brillent dans leurs yeux. Avec de grands sourires échangés, mari et femme se retrouvent autour des souvenirs de leur première rencontre. Elle a lieu en 2001, lors d’un dîner au restaurant organisé par un ami commun. “Nous nous sommes regardés : ça a été un coup de foudre mutuel”, avoue Diksha. Et Rakesh de hocher la tête en parfait accord. Le jeune homme se procure alors le numéro de téléphone de cette belle demoiselle qui l’intéresse et, quelques jours après, l’invite à une soirée indienne. “Je lui ai dit que je n’avais pas de vêtements pour une soirée de ce type. Il m’a dit : « Ne t’en fais pas, quelqu’une viendra pour t’habiller. »”

La personne en question n’est autre que sa mère, récemment décédée, et de qui Rakesh était très proche. “Je lui ai dit que j’avais une copine qui avait besoin d’un coup de main.” Mme Kalachand drape Diksha dans un sari pour l’occasion. “Il était couleur noir et or. Je me souviens qu’après m’avoir habillée, elle est restée un moment bouche-bée. Puis, elle s’est tournée vers son fils en disant « Mo ti pou kontan sa ki vinn mo belfi. »”

Après l’avoir présentée à ses amis, Rakesh, en grand romantique, fera un deuxième cadeau à l’élue de son cœur. “Je me souviens qu’il avait des bagues dans trois de ses doigts. Il a retiré l’anneau de son auriculaire et l’a mis sur mon annulaire en me disant que cela avait de l’importance pour lui. J’étais émue”, confie Diksha.

Parce que, pour lui comme pour elle, les actes sont plus significatifs que les mots, Rakesh multiplie les occasions de prouver à Diskha qu’elle compte pour lui. Lui le benjamin d’une fratrie de six emmène très vite Diksha dans sa famille pour la présenter à son père qui, aux dires de Diksha, avait la réputation d’être très strict. Rakesh révèle : “Mon père savait analyser les gens rien qu’en les regardant. Il avait aussi l’habitude de donner des surnoms à chaque belle-fille. En voyant Diksha, il l’a prénommée Lakshmi.”

Un prénom dont la portée se justifiera par la suite quand Diksha, à l’image de la déesse Lakshmi, symbole de prospérité, abandonnera une carrière de directrice marketing d’une grande compagnie pour aider Rakesh à consolider et agrandir le business de son père, Kalachand Bedding World. Dans l’entreprise, qui compte aujourd’hui sept succursales, dont une à Rodrigues, Diksha est responsable de l’usine et des finances après s’être occupée du marketing. Rakesh est le directeur exécutif de la compagnie.

Ils sont tous deux de grands romantiques. Diksha ne tarit pas d’éloges vis-à-vis des actions de son mari. “Rakesh sait que j’aime les roses rouges. Il m’en offre lors des jours spéciaux. Et je n’achète jamais mes vêtements. C’est lui qui m’en apporte tout le temps. C’est comme des cadeaux aussi. Il nous en fait souvent à moi et aux enfants.”

Elle se souvient de la proposition de mariage que Rakesh lui a faite après deux ans de vie commune. “Nous étions allés à un salon de la bijouterie où j’avais vu une magnifique bague en forme de cœur sertie de diamants. Je l’ai essayée. Elle était très belle mais aussi très chère. Alors, je l’ai remise à sa place.” Sans savoir que son amoureux allait y retourner le lendemain pour acquérir le bijou convoité. Rakesh lui fait sa demande simplement lors d’un dîner en tête-à-tête dans un restaurant. “Il m’a donné une boîte de chocolat et cette bague en me disant qu’on va être ensemble pour la vie”, se rappelle Diskha.

“Je l’aime et je l’aimerai toujours, même si je ne le lui dis pas souvent”, confesse Rakesh. “Je n’ai jamais été adepte des grandes déclarations. Je préfère les actes aux paroles. Pour la Saint-Valentin, nous irons sûrement diner ensemble tous les deux.”

La recette de leur équilibre pour travailler et vivre ensemble est qu’ils ne parlent jamais boulot une fois rentrés à la maison. Parents de deux filles de onze et cinq ans, les Kalachand gèrent leur temps avec leurs enfants en s’aidant mutuellement. “Je suis admirative devant ses qualités de fonceur. Rakesh a un grand cœur, il est généreux. C’est aussi un bon papa. C’est lui qui s’occupe des filles quand je travaille tard. Elles sont très proches de lui”, déclare Diskha. Conscients que le temps passé ensemble consolide les liens, ils privilégient la qualité à la quantité, surtout le week-end, même s’ils réservent le samedi pour leur couple.

“Nous sommes de grands amis. A la maison, on plaisante beaucoup”, révèle Rakesh. Et si, comme tous les couples, ils connaissent parfois des moments difficiles, ni Rakesh ni Diksha ne s’y attardent. “Je ne laisse pas la situation s’envenimer”, confie-t-il. Et sa moitié de renchérir en riant : “On essaie de régler le problème le plus vite possible même si, parfois, cela arrive que nos disputes dépassent les vingt-quatre heures !”

Douze ans depuis qu’ils sont mariés. Diksha et Rakesh entament le tournant de la treizième année avec sérénité. “A cinq ans de mariage, je me disais cinq ans déjà ! Et maintenant quand je vois la treizième année qui se profile, je réalise que ça va vite”, dit Rakesh. Comme quoi le signe tangible du bonheur, c’est aussi l’oubli du temps qui passe !